Le Référent Religieux Al-Yacoubi : l’interdiction catégorique de l’effusion de sang dans l’Islam
Au Nom d’Allah le Tout-puissant
Le Référent Religieux Al-Yacoubi : l’interdiction catégorique de l’effusion de sang dans l’Islam
Louange à Dieu le Seigneur des univers, et que la Prière de Dieu soit sur le meilleur de Ses créatures, en l’occurrence Mohammad ainsi que sa sainte famille purifiée.
L’être humain se distingue d’une grande valeur dans la Charia islamique, il est le représentant de Dieu le Tout-puissant sur la terre, « Lorsque ton Seigneur dit aux Anges : ‘’Certainement Je vais établir sur la terre un représentant », (Coran : 02/30). Et cet honneur lui vient de Dieu le Tout-puissant : « Certes, Nous avons honoré les fils d’Adam », (Coran : 70/17). Alors, Il a accordé à la vie humaine une grande sacralité même supérieure celle du Kaba. Et nous en trouvons l’illustration dans le hadith de l’Imam Baqir (que la paix soit sur lui), il dit lors de son arrivée à la Kaba : « Louange à Dieu, Celui qui t’a honorée, gratifiée et ennoblie, faisant de toi un refuge et une sécurité pour les gens, cependant je jure par Dieu que la sacralité (l’inviolabilité) de l’être humain est supérieure la tienne »[1].
On rapporte de l’Imam Baqir ou de l’Imam Sadiq (que la paix soit sur eux) dans le Sahîhatu Abî Hamza que le Messager de Dieu (que Dieu prie sur lui et sa sainte famille purifiée) dit à propos d’un meurtre dont l’auteur reste inconnu : « Un homme tué parmi les musulmans et le meurtrier est inconnu ! Je sure par Celui qui m’a envoyé par vérité si les habitants du ciel et ceux de la terre participaient à l’effusion du sang d’un musulman, en étant satisfaits, Dieu plaquerait leurs visages au feu[2].
En réalité, l’homicide volontaire constitue une violation à l’encontre de l’Autorité de Dieu le Tout-puissant, car Il est le créateur de l’être humain et son propriétaire, donc Il a exclusivement le droit de vie et de moi sur lui.
Le Messager de Dieu (que Dieu prie sur lui et sa sainte famille purifiée) tint un discours à Munâ, après avoir effectué les rituels de son pèlerinage d’adieu, en présence des milliers de musulmans, dans le but de leur ôter la légèreté antéislamique par rapport à l’inviolabilité du sang de l’être humain, il dit : « Quel jour est plus sacré ? Ils dirent : aujourd’hui. Il dit : quel moi est plus sacré ? Ils dirent : ce mois-ci. Il dit : quel pays est plus sacré ? Ils dirent : ce pays-là. Et Il dit : vos sang et vos biens sont du même acabit en termes de sacralité jusqu’au jour où vous rencontreront avec votre Seigneur et vous auditera de vos actions. Est-ce que j’ai bien fait passer le message ? Ils dirent : oui ! Il dit : Ô mon Dieu ! Sois mon témoin, je dis que quiconque gardait une consignation, il la remet à son propriétaire, car le sang du musulman est sacré, et ses biens ne doivent pas faire aucun d’objet de transfert sans son consentement, ne vous opprimez pas, et ne retournez, après ma mort, à la mécréance »[3].
Alors, dans l’optique de mettre en exergue l’énormité de cette chose, l’agression faite à un individu est du même acabit que celle faite à toute l’humanité, nous en trouvons l’illustration dans le Saint Coran, Dieu le Tout-puissant dit : « Quiconque tuerait une personne non coupable d’un meurtre ou d’une corruption sur la terre, c’est comme s’il avait tué tous les hommes », (Coran : 05/32).
C’est la raison pour laquelle, la Charia Islamique a statué des peines sévères contre l’homicide volontaire : quiconque commet volontairement un homicide son sort est estampillé par peine de mort pour dissuader les autres de ne pas commettre une telle atrocité contre l’humanité et créer une atmosphère sécurisée pour tous les humains, « C’est dans le talion que vous aurez la préservation de la vie », (Coran : 02/179).
Et la Charia Islamique a exigé des dédommages à des sommes faramineuses en faveur de la famille de la victime si l’homicide est involontaire pour que le sang sacré ne soit pas effusé. Parce que ça dissuade les gens de commettre toute action pouvant amener à la mort d’homme ou à la lésion même involontairement, et la somme exigée dans le cas d’homicide involontaire ferme la porte de vengeance à la famille de la victime, c’est la raison pour laquelle cet acte de dédommage est communément appelé ‘’Diyya’’, parce qu’il évite l’effusion protégeant la société de sombrer dans un cycle de vengeance perpétuel.
En dépit de tout ceci, on constate aujourd’hui la légèreté qui s’articule autour de l’effusion répétée à cause de simple divergence d’opinions et de positions, ou bien de conflit politique, tribal, sectaire, national ou géographique etc. Et ceci fait partie parmi les péchés les plus atroces et qui occasionne le plus le courroux de Dieu le Tout-puissant.
Donc, les gens doués de sagesse et de raison doivent faire des efforts gigantesques pour réformer le statuquo dans le but de protéger la société de toute action horrible. Dieu est le Détenteur Exclusif de bénédiction.
Mohammad Al-Yacoubi / Najaf Al-Achraf
18 Muharram 1442
07 septembre 2020
[1] - Mustadrak-ul-Wassâ’il, Al-Mîrâz Hussein An-Nurî At-Tabrissî : 9/46, chapitre 105.
[2] - Al-Kâfî : 7/272, chapitre 172, hadith 8, ed. Dâr-ul-Kutub-ul-Islâmiya.
[3] - Wassâ’il-uch-Chî’â : 29/10, chapitre ‘’Al-Qiçâç Fin-Nafs (la loi du talion)