"Ô les captifs du désir ! Libérez-vous, car celui qui compte sur ce monde ici-bas ne sera pas effrayé que du crissement des dents de la vicissitude

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Le Référent Religieux Cheikh Mohammad al-Yacoubi (que Dieu lui accorde la longévité)

 

Au Nom d’Allah le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux

"Ô les captifs du désir ! Libérez-vous, car celui qui compte sur ce monde ici-bas ne sera pas effrayé que du crissement des dents de la vicissitude. Ô les gens engagez-vous de vous éduquer, en détournant vos âmes de la férocité de leurs habitudes".

La vicissitude de la vie

Une sagesse portant sur la vicissitude de la vie, attendu que cette dernière change très vite d'une manière imprévisible, c'est pourquoi c'est une obligation de prendre le doit chemin pour se retrancher des éventements inattendus afin que le bien des deux Demeures soit garanti. Et cela nécessite une réforme spirituelle, à savoir une éducation de soi-même de façon continuelle avec l'autocritique de même que l'acceptation des critiques issus des autres. Car une telle attitude nous alloue davantage un crédit gigantesque qui n'est guère un objet d'acquis automatique et continuel.

 Alors, ceci demande une interaction avec les conseils et les orientations mêmes si sont pas en conformité avec nos désirs, comme la subsistance non consommée aujourd'hui et qui serait utile un jour, ou des objets qui se trouvent dans nos maisons et qui ne dégagent pas une utilité instantanée, mais ils pourront être utiles à l'avenir, en ce sens serait inacceptable de s'en débarrasser. Et cette logique nous pousse à se rappeler la parole du Prophète (sawas): "les cœurs se rouillent comme le font les métaux, et on Lui a dit: Ô le Messager de dieu, comment enlever cette rouillure? Il a dit: la lecture du Coran"[1].  Il a dit également: "rappelez-vous, convergez-vous et parlez-vous mutuellement; car la parole c'est le lustrage des cœurs, certes les cœurs se rouillent comme les sabres le font, et leur lustrage c'est la parole"[2]. En fait, ces paroles nous donnent l'activité spirituelle et la méthode du traitement des questions dans la proportions où elles découlent de la pure source  de laquelle quiconque boit se désaltère au moment où rien ne peut satisfaire sa soif en vertu de sa pureté et de sa richesse en termes de valeurs et de principes distingués d'une influence directe dans notre vie, car les défis sont nombreux, alors nous allons besoin des prescriptions religieuses, des sagesses, des conseils, et des histoires racontées afin d'être conscient de la réalité perdue sous l'ombre des évènements quotidiens.

Les riches sont prétentieux à cause de la richesse, les beaux (belles ) sont vaniteux (ses) à cause de leur beauté, les hommes de pouvoir et d'influence se nagent dans un monde chimérique, de même que les autres, alors que la vie ici-bas est temporelle, voire son système d'alerte apparent et intelligible; où sont-ils les ancêtres?! La richesse est-elle éternelle?! La beauté et le statut social sont-ils éternels? Qu'est-ce que le tombe nous réserve après la mort?! Ça suffit!!!

Alors, cette bénie sagesse nous donne une image magnifique expriment la réalité de ce monde ici-bas vu que l'Emir des Croyants (as) a commencé son discours par ceux qui s'attachent à cette vie avec un désir immodéré pour les mettre en garde contre ses vicissitudes qui ouvrent l'étape de la souffrance sur une durée relativement longue en remplissant des calamités et des événements qui laissent leurs empreintes sur leur vie; entre autres la perte d'un proche, le changement et l'inversement des situations, les problèmes de santés, le désespoir à l'encontre de l famille ou ailleurs, ce qui laisse son impacte. Et tout cela s'abatte sur l'individu brutalement comme la frénésie de certains animaux en cas d'attaque, l'homme ne ressent rien hormis la voie du révolutionnaire étant animé par la colère et la haine, ensuite il prend des dispositions nécessaires pour faire face la situation, c'est ainsi que la vie, il faut être sage en prenant des décisions judicieuses comme une garantie contre les vicissitudes de la vie.

 

Le tombeau :

Lors de son retour de Siffîne en lorgnant les tombeaux aux alentours de Kufa, l'Imam Ali (as) dit: "Ô habitants des demeures désertes, des lieux  inhabités, des tombeaux obscures! Ô gens de la terre! Ô gens de l'isolement! Ô gens de l'isolation! Ô gens de la solitude! Vous êtes pour nous devanciers, et nous sommes vos successeurs. En ce qui concerne les maisons, sont habitées, les épouses sont remariées, les biens sont divisés. C'est l'information que nous avions, alors qu'avez-vous [en terme d'information]? Puis il a regardé ses compagnons et dit: s'ils étaient autorisés à parler ils vous auraient informé que la piété est la meilleure provision".

L’appel porte sur l'intérêt à tirer du fait de contempler à l'égard des tombeaux vu que nous nous en rappelons de la mort comme une réalité que nous n'échapperons pas, ensuite nous seront jugés pour être récompensés ou châtiés selon nos actions. Donc, nous ne devons pas faire preuve d'omission par rapport à cette réalité, par contre nous devons en être conscients en la traduisant dans nos actions afin de se mettre à l'abri de l'enfer.

En fait, la compréhension du sens des mots de son discours garantit une meilleure compréhension par rapport aux évènements qui se passent dans nos quotidiens. Et la solitude dans une place obscure est un état qui exprime les atmosphères de la tombe. Ainsi que le remplacement du lit par la terre, l'éloignement des membres de la famille, et la solitude corporelle et spirituelle sont des éléments expressifs de l'état futur de l'homme en sachant que c'est un état inévitable, c'est pourquoi Dieu le Tout-puissant a dit "la piété est la meilleure provision", (02:197), ce versait aurait été la réponse des morts s'ils étaient  autorisés à répondre à la question liée à leur situation; serait une réponse collective sans distinction en termes de leurs anciens statuts dans leur vivant dans ce monde ici-bas; le Tout Puissant dit en effet: "Le jour où chaque âme se trouvera confrontée avec ce qu'elle aura fait de bien et ce qu'elle aura fait de mal; elle souhaitera qu'il y ait entre elle et ce mal une longue distance! Allah vous met en garde à l'égard de Lui-même. Allah est compatissant envers [Ses] serviteurs", (03:30).

"Le jour où ils comparaitront sans que rien en eux ne soit caché à Allah. A qui appartient la royauté, aujourd'hui ? A Allah, l'Unique, le Dominateur"; (40:16).

"Le jour où vous le verrez, toute nourrice oubliera ce qu'elle allaitait, et toute femelle enceinte avortera de ce qu'elle portait. Et tu verras les gens ivres, alors qu'ils ne les sont pas. Mais le châtiment d'Allah est dur", (02:22).

La sobriété :

"Ne laisse derrière toi aucun bien de ce monde. Parce que tu le laisses au profit de l'un des deux types d'hommes: soit un homme qui s'en sert dans l'obéissance à Dieu, et alors il sera heureux grâce à ce qui a causé ton malheur, soit un homme qui s'en sert dans la désobéissance à Dieu, et alors il sera malheureux à cause de ce que t'as thésaurisé, dans ce cas tu l'as soutenu dans sa désobéissance. Et personne de ces deux types ne mérite pas que tu te sacrifies à son faveur".

Cette sagesse appelle à la sobriété par rapport au besoin, et de ne pas recourir à la thésaurisation, car l'homme ne peut pas s'en servir directement après sa mort, notamment les biens font l'objet de transfert à autrui. Ainsi, l'homme doit se profiter de ses biens en terme d'investissement dans des projets utiles [des projets sociaux qui ont vocation de soutenir les gens], en vu d'acquérir de la récompense divine. Car après sa mort les biens feront l'objet d'héritage soit en faveur d'un croyant pratiquant et qui s'en sert avec aisance, soit en faveur d'un désobéissant, il s'en sert pour répondre aux exigences de ses passions immodérées, en conséquence le thésaurisateur serait sa complice, car il lui a légué une fortune qui lui permet de désobéir. Et une telle pratique causera le malheur dans l'Au-delà, dans ces conditions le bon sens nous exhorte à ne pas s'exposer à un tel risque, ou faire preuve d'altruisme en faveur d'une telle personne à notre propre détriment.

Cependant, l'homme doit inculquer l'amour du travail à ses enfants et ses entourages, et les mettre en garde de l'indolence et de la subordination pour qu'ils soient à l'abri de l'humiliation, de l'ignominie, et de la privation. Et ceci nécessite de la sagesse, en se libérant du sentiment qui ne sert qu'un moment temporel. Donc, il est obligatoire de penser sérieusement à une solution fondamentale et non pas à la thésaurisation après avoir su absolument d'une telle pratique.

En fait, il est important de rappeler les indications de cette sagesse en vertu de son explication claire et convaincante dans la proportion où l'Emir des Croyants (as) a utilisé une méthode typiquement intellectuelle et éducative avec l'analyse des résultats, ce qui va permettre à la société à trouver une espace stable dénuée de frivolité et d'illusion et de leurs effets néfastes sur les âmes en termes d'arrogance, d'orgueil et de paresse.

 Car ces éléments négatifs causent des situations précaires à l'encontre de la société, telles que la violation des valeurs religieuses et morales, et l'outrance de l'ordre publique et des droits privés des gens, en ce sens les cas de corruption se multiplient. Et tout cela est dû à l'état du coupable caractérisé de l'illusion qui lui fait croire qu'il peut atteindre sans tenir compte le sentiment des autres, ce qui amène des problèmes dangereux telles que la liquidation corporelle et ses annexes, c'est la raison pour laquelle il est nécessaire de mettre un terme à ces phénomènes par le biais du conseil convaincant.

En réalité si les parties prenantes pouvaient enraciner graduellement ces notions dans la société, le niveau de la performance collective serait haussé, ce qui y anéantira les phénomènes de la corruption.

Par ailleurs on peut déduire de cette bénie sagesse qu'il est obligatoire de prendre compte les lois religieuses et morales dans l'opération d'enrichissement en évitant le concept qui prône que le but justifie les moyens, car un tel principe ne s'intéresse pas à l'origine des biens, qu'importe la nature de leurs origines, licite ou illicite l'importance c'est de l'enrichissement quel que soit la méthode ou le moyen. Et ce genre d'enrichissement laisse ses emprunts négatifs sur la vie matérielle et spirituelle de l'individu. Et cet individu oublie que les biens tôt ou tard feront l'objet de transfert vers un autre individu, ensuite de lui à l'autre… ainsi que nul n'est capable d'exploiter une richesse abondante sans qu'il l'investisse dans des projets humains. Et à la suite de sa mort il n'aura aucune influence sur les héritiers au cas où ces derniers utiliseraient l'héritage dans la désobéissance.

Les piliers de la religion et du monde :

L'Imam Ali dit à Jabir Ibn Abdallah Al-Ançâri: "Ô Jabir! Les piliers de la religion et du monde résident dans quatre choses: un savant qui met son savoir en œuvre, un ignorant qui ne dédaigne pas à apprendre, un généreux qui ne lésine pas avec avarice à l'égard de sa bienfaisance, et un pauvre qui ne vend pas l'Au-delà pour ce monde ici-bas. Car, si le savant omet son savoir, l'ignorant dédaignera d'apprendre; et si le généreux devient avare, le pauvre vendra l'Au-delà au profit de ce monde ici-bas".

"Ô Jabir! Celui qui est comblé des faveurs de Dieu fait l'objet de la destination des besoins des gens, et s'il en gérait conformément à la prescription de Dieu, Ce Dernier [Dieu] les pérennise, sinon [si le riche ne fait preuve de la générosité] Il les expose à l'anéantissement".

Cette sagesse exhorte le porteur du savoir à garder son honnêteté intellectuelle, l'ignorant à se retrancher de l'ignorance par l'apprentissage, le riche à garder son argent par la bienfaisance en faveur des nécessiteux, et le pauvre à garder son honneur humain afin de ne pas vendre sa vie future pour sa vie terrestre. Car ces éléments ce sont les fondements de la réussite de l'édifice de la société, ainsi que son développement scientifique et sa stabilité économique.

Et la société dépourvue de ces éléments perd également l'équilibre requise pour sa stabilité, dans ce cas, les ignorants ne s'intéressent pas à la quête du savoir, les nécessiteux perdent l'espoir à défaut de l'avarice des riches, ainsi l'ignorance et la pauvreté se propagent davantage; en conséquence les lois feront l'objet de violation; les crimes se succèdent, de même que les autres phénomènes issues de la violence, du terrorisme, de la gracilité intellectuelle, du manque d'innovation scientifique, du manque de la production et de l'expérience. Et une telle situation laisse ses effets néfastes sur le sort de la communauté vu que le développement et l'émergence sont mesurés par le standard du savoir et de l'économie.

Donc, au moment où le savant et riche dénient leurs responsabilités il n'y a plus de l'espoir après avoir perdu les teneurs de resplendissement sur le plan spirituel et matériel.

En réalité, les observateurs des évènements en cours trouvent que les crimes organisés et les échecs sur le chemin de la réalisation des objectifs sont dus à la diminution de la conscience qualitative chez certains gens. C'est pourquoi, l'Emir des Croyants (as) a expliqué la réalité de cette situation  et sa profonde vision pour éradiquer les problèmes liés à cette situation avant qu'il soit trop tard; dans ces conditions les crises s'abattent sur le peuple; ainsi les individus parcourent d'autres mécanismes pour apaiser la souffrance, rétablir la liberté et l'indépendance, mais malheureusement ce sont des moyens alternatifs fatals, puisqu'ils n'adoptent pas un projet de réforme adéquate à l'organisme des valeurs et des traditions respectées dans le pays ou la religion, ce qui fait qu'ils n'auront ainsi aucun choix hormis les règles de la coutume.

L'Emir des croyants (as) a également exhorté à l'endurance et à l'humilité, et à éviter de s'ennuyer à cause du foisonnement des demandes venant des nécessiteux, car cela est en parfaite conformité avec l'envergure de la grâce destinée à aider les gens, c'est pourquoi on constate une correspondance en terme de dimension entre la profusion des faveurs et le foisonnement des attentes des gens à l'égard du riche. Donc, il n'est pas question de faire preuve du ronchonnement et de la transcendance dans la proportion où le fait de répondre aux besoins des gens constitue un élément essentiel pour la pérennisation des faveurs, sinon le cas contraire serait produit, c'est-à-dire les faveurs s'exposeraient à l'abaissement.

Alors, il est nécessaire de se rappeler que les grâces et les faveurs que le Tout-puissant a accordées à Ses servants nécessitent la reconnaissance qui se traduit en acte de bonté et de bienfaisance au profit des gens, notamment des nécessiteux.

Des paroles destinées à Kumaïl :

« Ô Kumaïl ordonne à tes tiens de partir dans l'après-midi pour la quête  des honneurs [nobles actions], et de partir à la tombée de la nuit pour combler le besoin du dormant. Et je jure par Celui dont Son Ouïe entend toutes les voix qu'il n'y a personne qui remplit un cœur [d'un autre] de joie sans que Dieu en crée une grâce à son faveur; et si une calamité s'abatte sur lui, elle [la grâce] s'y élance comme l'eau versant en pente raide jusqu'à ce qu'elle la chasse de lui comme on chasse un chameau étrange [le chameau isolé du groupe de ses pairs] ».

Cette sagesse porte sur l'importance de l'acquisition des honneurs, et de l'acquiescement aux besoins des gens en tout moment en vertu de son bénin effet dans le domaine des valeurs, ainsi que de son influence positive sur la personnalité de l'individu afin que la société se bâtit une réputation pour remplir un grand vide dans la mesure où l'individu se caractérise de bonnes qualités, et s'entraîne d'endosser la responsabilité sociale entant qu'un membre censé de participer à la solidarité collective, et ceci demande de l'endurance, de la dépense du prestige, de l'argent et d'autres en vue de surmonter les difficultés en apaisant les situations, absorbant les réactions. Et une telle attitude requiert de l'encouragement et du soutien moral pour que le nombre des souteneurs se multiplient en destination de l'acquisition des honneurs et l'acquiescement aux besoins des autres jusqu'à ce que cette attitude devienne une aptitude enracinée en eux-mêmes, ensuite transmise à leurs enfants afin que les agents de la vérité foisonnent.

En effet, cette pratique participe à rétablir la solidarité sociale et la consolation entre les croyants pour que certains ne sentent pas la solitude et l'isolement en cas de besoin, notamment au moment où la subordination sur les bonnes relations devient une culture répandue. Toutefois, certains font preuve de paresse et de manque d'initiative à l'égard de cette noble pratique à cause de leur ignorance par rapport à la grande récompense réservée à ceux qui s'intéressent aux besoins des autres.

Alors, l'Emir des croyants (as) a mentionné que Dieu le Tout-puissant crée une créature qui secourt celui qui aide les gens de satisfaire leurs besoins lorsqu'ils sont dans des moments difficiles remplis de calamités avec une rapidité exceptionnelle comme une sorte de récompense par rapport à ses actes qui permettaient des cœurs d'avoir été remplis de joie. Et cela renforce la détermination des âmes de façon continuelle sur la réponse et l'interaction destinée aux besoins des gens en supportant la fatigue, l'échec et la blâme qui s'exposent sur ce chemin. Et également c'est une pratique qui enracine la notion qui prône que le croyant doit être dans sa société un membre utile, ce qui veut dire l'existence d'une responsabilité sociale sur le dos des individus, entre eux, dont leur endossement consiste en une obligation.

Et nous déduisons de cette sagesse un enracinement social et une exhortation au traitement qualitatif entre les individus de la même société afin d'y cristalliser l'affabilité et les valeurs humaines en respectant les ordres et l'ensemble des lois sans l'outrance à l'encontre de qui que ce soit, voire les âmes de sorte que les atmosphères du bien et de la solidarité se propagent dans tous les sites voire sur tous les niveaux.

 



[1]- Kanz-ul-Ummâl, volume 1, p. 545, Numéro de hadith 2441.

[2]- Al-Kâfî, volume 1, p. 41, numéro de hadith 08.