"Il arrive souvent qu'on soit séduit à force d'éloges". Le caractère séduisant des éloges
Le Référent Religieux Cheikh Mohammad al-Yacoubi (que Dieu lui accorde la longévité)
Au Nom d’Allah le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux
"Il arrive souvent qu'on soit séduit à force d'éloges".
Le caractère séduisant des éloges
L'appel porte sur la maitrise de soi pour ne pas se tromper du fait de l'éloge et de la flatterie, étant donné celui qui fait l'objet d'éloges se connait mieux lui-même, en conséquence le flatteur ne doit changer rien de son comportement, puisqu'il doit s'intéresser davantage à se perfectionner sans tenir compte les belles paroles dites à son égard pour de plusieurs raisons, voire elles pourraient être des paroles qui vont à l'encontre de la réalité, dans ce cas le flatté est fautif le fait de se parer des plumes du paon.
Donc, la sagesse tire la sonnette d'alarme pour prévenir certains gens qui sombrent dans la flatterie mensongère alors que la personne concernée sait très bien son volume cognitif, ou ce qu'il dispose en terme de perfection dans autres domaines. Alors, il ne doit pas accepter de se tromper des paroles qui lui attribuent des valeurs qui ne sont pas les siennes. Ainsi, il doit rectifier les erreurs, en saisissant le temps et l'effort de façon utile. Parce que les autres moyens de propagande sont souvent partiaux contrairement à ceux qui révèlent la vérité en restant impartiaux, en raison de la source de ses données tirées de la réalité avec des preuves à l'appui.
La rapidité de la mort :
"La mort est prompt". Cette sagesse met le point sur la nécessité de se préparer pour le déplacement d'ici-bas à l'au-delà, et de ne pas omettre cette réalité à cause des choses éphémères qui constituent des obstacles devant la vérité malgré l'évidence qui la caractérise. Puisque tout le monde sait qu'il y a une fin qui l'attend ; il n'y a pas une vie éternelle dans cette sphère éphémère, ce qui fait quelle que soit la durée, longue ou courte, est temporelle.
Cependant, les gens oublient cette réalité en effectuant des actions comme si son existence terrestre était éternelle, alors qu'un proche lui déjà fait ses adieux, ce qui devait être une leçon patente pour ne pas courir derrière ce bas monde et ses embellissements qui le fait croire qu'il y est un être intemporel. Et ceci le met dans un état défavorable pour la préparation requise pour l'au-delà, ce qui expliquera son regret inutile lorsqu'il verra les choses en se présentant devant lui.
Et l'Emir des croyants (as) a utilisé un style d'alerte dont les sages utilisent habituellement lorsqu'ils s'intéressent à un sujet particulier pour que l'occasion soit bien saisie. Donc, raison de plus si la question porte sur une chose fatale, une chose réelle et inévitable même si l'homme essaye de l'ignorer, compte tenu de ce qu'elle représente, la première étape de la fin pour qu'il soit récompensé ou châtié en fonction de ses œuvres dans la vie terrestre.
La continence :
"Toute la continence est contenue entre deux mots du Coran, Dieu dit: "Afin que vous ne vous tourmentiez pas au sujet de ce qui vous a échappé, ni n'exultiez pour ce qu'Il vous a donné", (57:23). Celui qui ne s'attriste pas des épisodes de son destin et ne se réjouis non plus de ses changements brusques, celui-ci tient les deux extrémités de la continence".
En fait, certains feignent de la continence par le biais de certaines apparences, mais ils se tourmentent rapidement au moment où quelque chose leur échappe, ou lorsqu'ils espèrent quelque chose dont ils s'intéressent trop jusqu'à ce qu'elle devienne une partie dans son monde alors qu'elle ne fait pas encore l'objet de leur possession. Donc, cette attitude va à l'encontre de la vraie continence.
Donc, l'appel consiste à traduire les slogans en réalité pour qu'ils soient acceptés par le Tout-Puissant. Donc, l'être humain ne doit pas se fatiguer à cause de ce qui lui échappe ou de ce qu'il obtiendra, étant donné que cela constitue un intérêt vital en son faveur, puisque ce qui lui échappe est déjà passé, et ce qui viendra reste inconnu. Dans ce cas, il est hors de question de s'attacher à une chose dont son existence ou sa réalisation font l'objet de l'éventualité.
Certes, il a droit de chercher de quoi à améliorer sa situation, mais à condition de rester dans le cercle de l'équilibre à l'égard des deux réalités: l'une c'est qu'il est impossible de percevoir tout ce qui se trouve dans le monde; par conséquent la plupart des choses lui échapperont. L'autre, c'est que l'homme est responsable d'organiser sa vie et d'arranger ses affaires. En réalité seul le présent est certain et connu, mais tout le reste se situe entre le passé connu et le futur inconnu et incertain. Ce qui nous conduit à l'importance de penser scrupuleusement aux sujets essentiels, et de ne pas se limiter seulement aux slogans.
Donc, c'est une nécessité de mettre cette sagesse en œuvre, en vertu de ses fruits importants. Puisque, cela permet l'homme à être véridique avec lui-même et à ne pas se tromper des rêves et des ambitions immodérées. En autres, si la parole est dépourvue du soutien de l'action, l'auteur serait la proie des critiques et des indignations des gens. Et ceci reflète socialement une image négative de sa personne ; et les gens le considère comme un faux jeton qui se parer des plumes du paon.
Ainsi, il traite avec les gens autrement de sorte que le progrès et le respect restent des chapitres gelés dans son dictionnaire chimérique. En fait, chaque être sensé et intelligent ne choisit jamais une telle méthode suicidaire.
Et ce domaine fait partie de nombreux domaines de pratiques dont l'Islam accorde une importance majeure pour donner de la crédibilité aux questions en les renforçant avec des épreuves. C'est pourquoi, l'Emir des croyants dit: "La meilleure ascèse est celle qui est cachée". Il dit également: "La continence est rare et précieuse, et tout le monde lui fait des compliments, [mais] la majeure partie ne la pratique pas". Sur le même ordre d'idée: "La continence s'agit de la diminution des espérances et de la dévotion à l'égard des actions". En ce sens, la continence par rapport aux interdits constitue une pratique recommandée.
L'arrogance :
"Une mauvaise action qui te fait regretter est mieux qu'une bonne action qui te rend arrogant". Cette sagesse appelle à éviter l'arrogance et la vanité par rapport aux nombreuses performances réalisées. Puisque, quelle que soit l'envergure de la performance en terme de qualité, si l'auteur tombe dans le piège de la satisfaction excessive ou ridicule qu'il a de soi, son action ne généra pas de fruits, et il n'en sera pas récompensé. Puisque la récompense est à l'action dont l'auteur est empreint de la satisfaction de Dieu le Tout-Puissant. Mais si tel n'est pas le cas, c'est-à-dire si l'auteur est animé par la fourberie et la papelardise, il ne récoltera rien de bon de son action, étant donné que son choix porte sur des considérations typiquement mondaines, et ceci consiste en la grande perte.
C’est pourquoi, la sagesse nous indique un péché suivi du repentir est mieux qu'une bonne œuvre suivie de l'arrogance et de la vanité. Car le premier est réparable, mais le deuxième n'est pas le cas, vu qu'il est nécessaire de donner la priorité à la préservation du danger qu'à l'importation de l'intérêt.
Alors, il est important de tirer la sonnette d'alarme, parce qu'il y a un groupe de gens qui effectuent davantage des actes de cultes et d'adorations, pendant qu'il est recommandé pour lui d'implorer le pardon dont il omet. Et cette omission pourrait lui accompagner jusqu'à sa mort, et dans ce cas ses bonnes actions ne seraient pas en posture de lui permettre de se parer des conséquences issues de ses péchés dont il a négligé d'avoir repenti à cause de son vanité et de son arrogance dues à ses bonnes actions.
Donc, l'homme doit prendre conscience cet aspect important pour ne pas être la proie de la suffisance et de l'infatuation qui constituent un obstacle d'écouter les conseils d'autrui.
La justice et l'Etat :
"La justesse de l'opinion est en fonction des Etats : elle prospère quand ceux-ci prospère et s'anéantit lorsqu’ils cessent d'exister". En fait, il y a certains gouvernants qui se croient être à la dune de maturité dans l'administration de la cité, de ce fait, ils s'imaginent que toujours leurs opinions font l'objet de la sagesse et de la droiture de sorte qu'ils ne reviennent jamais de leurs décisions prises même si elles sont à l'encontre de la vérité et de l'intérêt général. En conséquence l'oppression règne en maitre, et la communauté y plaignent davantage, mais pas de succès vu que le gouvernant fait preuve de la dictature avérée, alors que la sagesse politique invite à la concertation en prenant en compte l'opinion du grand public qui est l'acteur principale dans son ascension à la suprématie de la cité. Donc, le gouvernant ne doit pas ignorer cette entité importante qui régit la raison de ses services.
Car, si le gouvernant nuit les intérêts de cette entité, cette dernière se tournera contre lui, et dans ce cas, il n'aura pas aucun abri pour se parer de sa colère et de sa révolution. C'est pourquoi, tout le monde doit y penser avant de tomber dans la gueule du loup. Et la sagesse a diagnostiqué le motif qui entraine le gouvernant de s'imaginer une telle illusion ; en réalité tout ceci dû à la maladie de la vanité et de l'arrogance à cause de son statut du chef de l'Etat. Et cette maladie change radicalement sa méthode de la pensée, ainsi que la manière du traitement avec les enjeux. C'est la raison pour laquelle, l'appel porte sur le fait de ne pas se tromper d'être l'objet de la vanité à cause d'un statut temporaire.
Ainsi, le gouvernant doit penser à son devenir, puisqu'il serait un jour un citoyen ordinaire, en regrettant toutes les décisions abusives qu'il tenait lorsqu'il se trouvait au sommet de l'Etat. Sinon il serait tout simplement une machine exécutive dépourvue de toute sensation humaine.
C'est pourquoi, il est nécessaire de contempler de façon profonde avant de sombrer dans des impasses dont serait difficile de se débarrasser de ses conséquences néfastes, notamment elles entrainent à la privatisation qui reflète l'aspect affreux chez l'être humain lorsqu'il se transforme en un statut mobile à cause du caillage de ses sentiments.
Ce qui fait qu'il ne perçoit pas la problématique d'une manière raisonnable pour trouver une solution adéquate. En vrai dire, la nature du pouvoir est faite ainsi, mais à la suite de cette étape il découvert les choses dans leur vraie image, en conséquence, il sait qu'il prenait des décisions qui ont entrainé un écroulement économique ou moral, des failles liées à la sécurité de la nation, ou bien une perte de richesse nationale, ou quelque chose de ce genre venant de la part des responsables.
Alors que l'Emir des croyants (as) diagnostique scrupuleusement cette situation en donnant des conseils en raison de l'éphémérité de ce statut qui change trop vite à son encontre ou se transforme en néant. Donc, il est obligatoire de faire preuve de sagesse dans le traitement des problématiques pour l'intérêt général, sans être influencé des réactions phycologiques et des intrants temporels.
En ce sens, l'Emir des croyants (as) oriente les gouvernants à la justice sociale. Et l'homme intelligent est celui qui quitte le pouvoir avec tranquillité sans opprimer qui que ce soit dans la mesure où son règne était caractérisé de la justice: "Certes, Allah commande l'équité, la bienfaisance et l'assistance aux proches. Et Il interdit la turpitude, l'acte répréhensible et la rébellion. Il vous exhorte afin que vous vous souveniez", (16:90).
Le rappel de la mort :
''Laisse tomber ta fierté, et réprime ton orgueil et rappelle-toi ta tombe". L'appel porte sur une contemplation profonde sur le point final des choses et de ne pas se limiter seulement à l'instant, puisque le fait de regrouper les deux représente de nombreux avantages qui laissent son impact sur la clarté de la vision future, ainsi que sur l'accomplissement des devoirs instantanés. Alors, l'être humain ne doit pas adopter l'improvisation en tant qu'un caractère qui régit sa fonction par rapport aux situations, de même qu'il ne doit pas s'exprimer sans réfléchir pour ne pas regretter après avoir causé un dommage irréparable.
En réalité, l'Emir des croyants (as) a diagnostiqué le caractère de l'improvisation qui anime certains gens ; et le résultat c'est que celui-ci se considère être au-dessus de tout le monde, et ce sentiment nourrit son orgueil, en conséquence cette attitude se traduit en transcendance chimérique malgré le foisonnement des points communs et les différences minimes. C'est la raison pour laquelle, le conseil porte sur le rappel du tombeau concernant sa nature et qui se passe à l'intérieur pour que les sentiments de transcendance se transforment en humilité, et que l'être humain se rappelle les points communs dont il partage avec son semblable pour que ses actes ne reflètent aucun sentiment d'orgueil ni de vanité, étant donné qu'il y a pas mal de conséquences négatives qui accentuent la rancune et la haine, voire la vengeance, puisque personne n'accepte d'être à l'inférieur de celui qui le traite comme un insignifiant, ce qui fait qu'il cherche à s'imposer même s'il devrait commettre des erreurs. Ainsi, l'orgueilleux fait toujours l'objet de contestation et de refus dans la vie quotidienne, sans oublier les conséquences liées à cette mauvaise conduite dans l'Au-delà. En effet, l'Emir des croyants (as) dit sur ce propos :
"Demandez à Dieu de vous secourir contre les dangers de l'arrogance autant que vous Lui demandez de vous protéger des vicissitudes du temps. Si Dieu avait permis l'orgueil à l'une de ses créatures, il aurait commencé par le permettre à Ses Prophètes et Ses Elus. Mais, gloire à Lui, Il leur fit détester l'orgueil et se plut à leur humilité. Et eux se prosternèrent front contre terre, se comportèrent avec modestie et affabilité envers les croyants, et étaient des gens faible"[1].
Il dit également: "L'arrogance est le piège du grand Démon"[2].
Il dit aussi: ''L'arrogance angoisse les cœurs comme le poison mortel"[3].
Et on rapporte de Abi Abdallah (as), Il dit: "Il y a une zone appelée (Saqar) dans la Géhenne réservée aux arrogants, et elle s'est plaint à Dieu le Tout-Puissant pour la puissance de la chaleur, et Lui a demandé de lui avoir accordé de respirer; et elle a respiré, [en conséquence], elle a brûlé l'enfer''[4].
Il dit également: "Nul n'est envahi par un sentiment de l'arrogance et de la vanité sauf qu'il a en lui une abjection"[5].
Et ceci, révèle que l'arrogance est un mauvais caractère issu d'une souffrance particulière. Donc, la psychanalyse portant sur cette phénomène nous permet de s'en éloigner pour que la société se débarrasse de ses influences complexes qui facilitent l'apparition des classes entre les individus de la société. Et cela constitue un objet de rejet et de répudiation parmi les gens en fonction de leur nature. Donc, les conseils de l'Imam Ali (as) nous ouvrent les yeux pour voir les solutions à ce problème, c'est-à-dire faire preuve de l'humilité en traitant avec les gens dans le cadre des caractères humains communs qui se distinguent plus de l'originalité et de l'éternité que d'autres. Et le choix de l'homme sensé porte toujours sur ce qui dure plus, en raison des données abondantes dues à ce choix, et qui lui donnent l'opportunité de l'amour, de l'affection et de la communication à travers le réseau des relations publiques sans troubles qui génèrent des effets négatifs.
[1]- Nahj-ul-Balâgha 2/143.
[2]- Uyun-ul-Hikam wal-Mawa'iz, 19.
[3]- Idem, 21.
[4]- Al-Kâfî, 2/310.
[5]- Idem, 312.