La Disparition des Aspects de la Théorie Islamique et la Fonte de la Communauté: La Position de l'Imam Hussein (que la paix soit sur lui)
La Disparition des Aspects de la Théorie Islamique et la Fonte de la Communauté: La Position de l'Imam Hussein (que la paix soit sur lui)
Au Nom d'Allah, le Tout-Miséricordieux, le Très-Miséricordieux[1]
Dans l'exposition de la vie des Imams Infaillibles (que la paix soit sur eux), nous avons mentionné le rôle du Maître des martyrs, Abu Abdallah Hussein (que la paix soit sur lui) après avoir vécu la calamité de la trêve, c’est-à-dire la convention conclue afin de suspendre des hostilités par l'Imam Hassan (que la paix soit sur lui) à l'égard de ses adversaires parmi les ennemis de l'islam.
La révolution contre le régime ou le gouvernant consiste en le socle de la position de l'Imam Abu Abdallah Hussein (que la paix soit sur lui) à l'encontre de ses contemporains parmi les ennemis de l'islam. Et cette révolution s'attache à la notion de l'islam par rapport aux niveaux du régime islamique, l'opposition au gouvernant, et la règle légitime qui prend plusieurs formes selon la disparité des gouvernants et de leurs situations.
Les types de régime:
Il y a deux formes de régime:
Soit un régime qui s'appuie sur une base, à savoir l'Islam. Et ceci veut dire que le régime considère l'islam comme une théorie de vie, une base de législation des lois, et une lettre qui s'adresse à tous les domaines de ses activités et de son existence.
Soit un régime qui adopte une autre base que l'islam, et n'accorde guère à ce dernier son rôle en tant que base dans la gestion des affaires de la cité. Et il avance que l'islam ne doit pas interférer dans l'autonomie de la vie des gens, ainsi que l'organisation et la gestion de leurs affaires. Et cette autonomie doit être adjugée une autre base intellectuelle parmi ceux terrestres. Ce qui fait que le régime s'appuie sur la base d'une idée mécréante; car toute base intellectuelle non islamique c'est de la mécréance, c'est ainsi que le régime adoptant une telle base intellectuelle est un régime mécréant, que ce soit le gouvernant est musulman ou mécréant, car il n'y a pas de lien entre l'islam du gouvernant et l'islam du régime; l'islam du gouvernant c'est une sorte d'attestation l'Unicité de Dieu et la Prophétie du Messager d'Allah, Mohammad (qu'Allah prie sur lui et sa sainte famille purifiée), et il est censé de ne pas agir d'une manière contradictoire à sa foi en ces deux attestations. Mais, le régime en tant qu'un caractère personnel et immatériel, son islam c'est une sorte de relation qui le lie à l'islam, en s'appuyant sur la base de l'islam. Alors, le régime peut être mécréant même si le gouvernant est un musulman.
Donc, de façon générale on peut distinguer deux types de régime:
Un régime qui se réfère à Dieu dont les sujets sont soumis à Sa Volonté, ainsi que la soumission de la terre aux lois célestes, c’est-à-dire la loi islamique, dans ce cas le régime devient croyant et musulman adorant Dieu le Tout-puissants.
Et l'autre régime réfère à une autre règle que celle de l'islam; dans ce cas le régime est mécréant.
Les types de gouvernants dans le régime islamique:
Le premier type consiste en le régime qui considère l'islam comme une base, et ce régime pourrait prendre différentes formes:
- la personne à la magistrature suprême incarne cette base, adoptant ce Message. Et cette personne pourrait être infaillible conformément à la logique de cette base, en termes de conduite, de parole et d’action, et nous en trouvons l’illustration dans la personnalité de l’Imam Ali et sa progéniture infaillible (que la paix soit sur eux) qui ne marchent guère à l’encontre du Saint Coran jusqu’au Jour du Jugement, comme le Messager de Dieu (que Dieu prie sur lui et sa saine famille purifiée) l’a attesté[2] ;
- la personne à la magistrature suprême pourrait incarner la base humaine faillible, mais elle tire sa légitimité d’un cadre juridique correcte, par exemple si cette personne est mandataire de l’Imam Infaillible (que la paix soit sur lui) étant en parfaite conformité avec sa théorie de gouvernance en islam ;
- la personne pourrait incarner la base, en prévalant l’expérience qui n’est pas humaine infaillible ni humaine juridique, mais une expérience humaine qui se réfère à la base sans prendre en compte les standards et les paradigmes de la base par rapport à la gouvernance ;
Alors, nous sommes à face de trois situations concernant le premier type de régime :
- une situation dans laquelle le gouvernant est un infaillible étant conforme aux standards et paradigmes de la base islamique ;
- une situation dans laquelle le gouvernant marche conformément à la base des standards islamiques, même s’il n’est pas infaillible, comme le cas du mandataire de l’Infaillible (que la paix soit sur lui) ;
- une situation dans laquelle le gouvernant n’est pas conforme aux standards et paradigmes de la base, étant un humain faillible et non-juridique (selon la base), qui incarne le leadership, la base et son application. Dans ce cas, il y a trois situations :
- la première situation : soit la gouvernance dans la société repose sur le fondement de la base qui s’agit de l’islam, et cette base islamique consiste en le socle de la gouvernance incarnée par la personne infaillible. En conséquence, il n’y a pas de place pour l’hypothèse qui prône l’aberrance et le danger ; car la personne qui gouverne dont la gestion des affaires de la cité se trouve sous sa responsabilité, ainsi que l’application de la théorie islamique, est censé d’être une personne infaillible. C’est-à-dire, il s’inscrit dans une logique d’interaction avec le Message Islamique dans toute la mesure possible par rapport à sa conduite, sa parole et son action, si bien qu’il est dépourvu d’erreur et d’aberrance. Tout compte fait, devant un tel gouvernant, la communauté n’a que de suivre son chemin et se soumit à ses ordres pour accélérer la cadence en faveur de l’islam.
Deuxième situation : soit le gouvernant se réfère au fondement de la base islamique, établissant une gouvernance juridique au nom des standards et paradigmes de cette base, mais seulement qu’il n’est pas infaillible, comme le cas du mandataire de l’Infaillible. Dans ce cas, tant qu’il se réfère aux standards et paradigmes de cette base, on ne peut pas songer à l’aberrance ; car cette dernière retire de lui le caractère juridique. Cependant, l’hypothèse de s’induire à l’erreur s’inscrit dans l’ordre des possibilités au moment où il effectue une estimation erronée de l’intérêt islamique de sorte qu’elle va à l’encontre de la réalité, et il s’efforce intellectuellement dans un domaine islamique pour déduire un jugement, mais son raisonnement prend une autre tournure en dehors du cercle de la réalité.
Dans une telle situation, si le gouvernant commet une erreur de quoi s’agit-elle la position de celui en est au courant ? Celui qui a découvert cette erreur parmi les membres de la communauté a l’obligation d’en alerter le gouvernant dans toute mesure possible, et lui expliquer l’autre opinion dont il considère la plus conforme à l’islam et la plus expressive des besoins du Message Islamique et de la communauté. Donc, il est préférable d'alerter l'appareil gouvernant s'il y a une possibilité, mais si tel n'est pas le cas, c'est-à-dire l'appareil reste toujours constant sur sa position faute d'absence d'alerte, la communauté est dans l'obligation de le suivre. Car l'impression que l'on attribue à ses actions ne change pas la nature de sa fonction, puisque la notion de l'autorité consiste à exécuter ses jugements à l'égard des affaires, dans la mesure où son jugement portant sur les affaires s'agit d'un jugement du gouvernant à l'égard de la communauté au moment où tout individu n'est pas permis d'agir strictement selon ses propres jugements.
Troisième situation: soit le gouvernant réfère au fondement de la base islamique, mais étant une personne aberrant, par exemple les Khalifats qui usurpèrent la succession de l'Emir des croyants (que la paix soit sur lui). La gouvernance que ces gens incarnèrent s'appuyait sur le fondement de la base islamique, cependant les standards et les paradigmes de la base islamique ne faisaient pas l'objet de leur préférence. Donc, l'aberrance se situe chez la personne du gouvernant et non pas dans la base.
Les contextes de l'aberrance du gouvernant:
Il y a deux contextes concernant cette dimension:
Premier contexte: soit l'aberrance qui caractérise la personnalité du gouvernant constitue un danger à l'encontre de la base, malgré la gouvernance se repose sur le fondement de la base, mais certaines couleurs et formes d'aberrance et certaines agissements des aberrants constituent un danger à l'encontre de l'entité de l'essence de la base.
Deuxième contexte: soit cette aberrance malgré son décalage partiel de la base, elle ne constitue guère un danger à l'encontre de la base ni des aspects principaux de la société islamique. Le cas échéant, l'obligation de la recommandation du bien et de l'interdiction du blâmable s'invite à l'ordre du jour, alors la communauté doit impérativement agir conformément à ses droits régis dans le cadre de la recommandation du bien et de l'interdiction du blâmable selon les conditions requises dans ce domaine, de même qu'agir pour la défense de ses droits, notamment si l'attitude aberrante du gouvernant viole les droits de la communauté, le cas échéant, la communauté a le droit de défendre légitimement ses droits, comme le cas de celui qui s'expose à l'injustice de la part d'une personne, par exemple la tentative de vol, donc il a le droit de se défendre préservant ses biens et son honneur, dans la limite de ces deux jugements: le jugement de la recommandation du bien et de l'interdiction du blâmable, et le jugement de la légitime défense.
Mais si l'aberrance du gouvernant comporte un danger à l'encontre de l'essence de la basse et des aspects principaux de la personnalité islamique de la société, le jugement portrait sur la nécessité de faire face au gouvernant; car le Message Islamique, dans un tel contexte d'aberrance, serait une proie d'un danger, et dans ce cas, l'obligation de le mettre à l'abri s'avère à jour, quel que soit le prix. Donc, dans un tel état, il faut effectuer la résistance à l'encontre de l'aberrance du gouvernant dans les limites où on doit mettre à terme ses agissements et sauver la base islamique de cette aberrance.
Ceux-ci sont les jugements des trois situations rattachées au premier type de régime.
L'Islam à la lumière du régime mécréant
En ce qui concerne le deuxième type de la gouvernance s'agit de celle qui repose sur un fondement de base mécréante, le gouvernant n'incarne pas la base de l'islam dans ses jugements que soient justes ou erronés, mais il se réfère à des théories typiquement humaines et antéislamiques. Dans ce cas, le régime devient mécréant, et l'islam s'expose à un danger fatal. Dans une telle situation, on se trouve devant deux hypothèses:
- un contexte dans lequel l'aberrance constitue une menace;
- un contexte dans lequel l'islam étant à l'abri des conséquences de l'aberrance;
La deuxième hypothèse fait l'objet de négation du fait que le régime repose sur des piliers purement humains et antéislamiques. Et ce genre de régime veut dire: adopter cette base (humaine), défendre ses notions et ses pensées, humaniser les thèmes et les formules dans la vie. En d'autres termes, c'est un régime qui mobilise toutes ses forces et capacités pour éloigner la communauté du Message Authentique, s'interposer entre lui et les notions de sa religion. Et ceci, c'est le grand danger qui menace l'islam. Et dans ce type de régime, la gouvernance est toujours similaire au deuxième contexte dans la troisième situation rattachée au premier type de régime précédemment mentionné.
Le retrait de l'Imam Ali (que la paix soit sur lui) de la scène politique momentanément
A la lumière de ce catalogue synoptique des jugements, il est nécessaire d’explorer la biographie d’Abu Abdallah Hussein (que la paix soit sur lui). Et nous avons mentionné dans les cours précédents la ligne de Hussein et celle d’Ali (que la paix soit sur eux), et Il s’est retiré momentanément de la scène politique en raison de la trêve conclue entre l’Imam Hassan (que la paix soit sur lui) et Mu’âwiya. Et nous avons expliqué que cette trêve fut la conséquence de l’incapacité notoire d’assurer la continuité de l’expérience de l’Imam Ali (que la paix soit sur lui à cause de plusieurs raisons : l’exacerbation du doute, le doute chez la communauté islamique, la faiblesse des piliers populaires sur lesquels s’appuyait l’expérience de l’Imam Ali (que la paix soit sur lui), l’aggravation de la situation caractérisée par manque de confiance à l’égard du leadership, en conséquence ce dernier devient incapable d’assurer la continuité de la ligne déjà tracée par l’Emir des croyants (que la paix sur lui).
C’est la raison pour laquelle, il était impérativement nécessaire de mettre à terme temporairement l’action politique et militaire jusqu’à ce qu’il soit mis sur pied à nouveau le leadership de l’Imam Ali (que la paix soit sur lui) qui force le respect de la population à son égard, qui défend la Thèse Divine sur terre, ainsi que le Message Céleste. Donc pour mobiliser la population autour de ce leadership, il faut qu’il y ait une relation d’interaction basée sur l’affection et le sens de responsabilité.
C’est ainsi, durant la période de règne de Mu’âwiya, que la fausseté de la thèse antéislamique dont Mu’âwiyaIbn Abu Suf’ânn prévalait fut découverte. Même le jour de son décès, au moment où Dahhâk montait sur l’estrade pour présenter des condoléances aux musulmans pour le décès de leur Khalifat, Yazid était en voyage, et lorsque Yazid montait aussi sur l’estrade pour annoncer le décès de son père, mais ni Dahhâh ni lui-même, personne ne pouvait formuler des louanges en faveur de Mu’âwi, même pas un mot : « Mu’âwiya est mort, il est mort, il s’en va avec son œuvre[3] », soufflait par Yazid.
Le plan de Mu’âwiya pour implanter son régime :
Le crédit spirituel de Mu’âwiya Ibn Abu Sufyânn fut épuisé, ainsi que ses faux-fuyants artificiels qu’il voulait falsifier chez les âmes des musulmans, même son prince héritier ne pouvait pas faire preuve de clémence pour son père et accompagner ses obsèques avec un seul mot élogieux.
Après avoir pris le contrôle du monde islamique grâce à la trêve que nous avons expliquée, il commença ses agissements pour implanter sa thèse, son plan et son leadership, et ses machinations prenaient deux formes :
Premièrement : au niveau de la théorie pour oblitérer les aspects de la théorie islamique authentiques.
Deuxièmement : au niveau de la communauté, pour fondre cette dernière, afin qu’elle ait l’habitude de renoncement à son existence, son honneur et sa volonté au profit du gouvernant.
En ce qui concerne l’action du premier niveau, au niveau de la théorie et de l’oblitération de la théorie islamique authentique incarnée par le camp de l’Imam Ali (que la paix soit sur lui) ainsi que les bases conscientes de ses enfants biologiques ou spirituels dans la communauté islamique, il œuvrait dans le but d’anéantir cette théorie à l’aide de l’achat des mensonges des personnes qui étaient à la disposition de forger des mensonges à travers des récits attribués au Messager de Dieu (que Dieu prie sur lui et sa sainte famille purifiée).
De l’autre côté, il faisait la pression sur les gens pour qu’ils se soient tus par rapport aux notions et pensées qui expriment le slogan de cette théorie en gouvernance, ainsi que à sa méthode de gestion. En fait, Mu’âwiya adressait une note à tous ses gouverneurs qui le représentait dans des différents coins du monde islamique : « Je me dédouane de tout ce qui parle quelque chose de la ligne d’Ali Ibn Abu Taleb [4]», (que la paix soit sur lui).
De l’autre côté, il offrait tous les moyens d’instigation et de tentation pour but de forger des mensonges en l’attribuant au Messager de Dieu (que Dieu prie sur lui et sa sainte famille purifiée), prévalent la bénédiction du Messager d’Allah dans le statut aberrant, ainsi que dans les deals politiques conclus sous les toits de Saqîfa Ibn Sa’ad et ses conséquences. Et tout ceci était des agissements qui tentaient d’oblitérer l’essence de la théorie, non seulement un gouvernant, mais aussi il tentait de paralyser la communauté islamique.
Le dernier espoir s’agit d’attacher une thèse authentique à l’islam si bien que l’islam vit dans cet habillement ou masque que Mu’âwiya utilisait pour dissimuler son ignorance et son caractère antéislamique. Et ceci c’est au niveau de la théorie.
En ce qui touche le niveau de la communauté, il faisait recours également à de nombreuses formes d’humiliation de la communauté de la fonte de sa personnalité, ainsi que de la fabrication de haine et de rancune raciale, régionale et ethnique dans le monde islamique. Ce qui a jeté cette communauté leader et pionnier, qui aurait dû supporter l’amertume de l’humanité sur la terre, dans une sphère d’occupation modique, à savoir des conflits et des antagonismes entre eux, afin qu’il ait pu gérer sa gouvernance tranquillement.
Le fils de la communauté islamique qui effectuait l’incursion à l’encontre des tyrans de Khosrô et leur disait : nous ne sommes pas venus à toi pour tes biens et ta fortune, mais nous sommes venus parce qu’il y a un opprimé dans ton pays, nous voulons le sauver de l’oppresseur, parce qu’il y a de l’aberrance dans ton pays, nous voulons le ramener à la nature de l’Unicité. Le fils de la communauté qui prenait en charge le chagrin de l’opprimé, dans les régions les plus reculées, dont il ne connait guère ni voit, il se renverse, du jour au lendemain à cause de ce complot, à une personne qui ne s’intéresse qu’à l’argent dont il perçoit à la fin du mois ou trois fois par an, les chefs de tribus à Kufa se sont transformés en espions à l’encontre de ceux qui suivent la ligne de l’Imam Ali (que la paix soit sur lui). Ils contrôlaient leurs jeunes qui s’ouvraient à la méthode de l’Imam Ali (que la paix soit sur lui), étant coupable de ce délit, le sort réservé c’est la mort ou la prison.
Et ceci c'est le complot de Mu'âwiya Ibn Abu Sufyânn au niveau de la théorie et au niveau de la communauté.
Et il était impératif pour l'Imam (que la paix soit sur lui) de prendre position à ces deux complots.
[1]- la conférence a été dispensée le 25 Chawwâl 1388 de l'Hégire.
[2]- pour plus de détails consulte le livre « al-Ghadir », tome 1, page 78, 83, et tome 3, page 251, 252, 255. Ainsi que le livre « Yanâbîh-ul-Mawadda », tome 1, page 124, 269, et tome 2, page 96, 396, 403.
[3]- Wâqi’atu Taf : 70.
[4] - CharhNahj Al-Balâgha 3 : 15, Kitâb-ul-Ahdâthlil-Mu’arikh al-Madânî.