"Qu'ils pardonnent et absolvent. N'aimez-vous pas qu'Allah vous pardonne?"
"Qu'ils pardonnent et absolvent. N'aimez-vous pas qu'Allah vous pardonne?"[1]
Au Nom d'Allah, le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux
(Coran: 24/22)
Une leçon tirée de la vie de l'Imam Sajjad (que la paix soit sur lui):
Dans cette dernière nuit du mois béni de Ramadan, nous allons prendre une leçon tirée de l'activité que l'Imam Sajjad (que la paix soit sur lui) organisa à l'occasion de chaque nuit comme celle-ci et qui met en pratique un verset du Saint Coran, et les Imams Infaillibles (que la paix sur eux), sont à l'exemple de leur Grand-père, le Messager de Dieu (que Dieu prie sur lui et sa sainte famille purifiée), le Coran fut leur comportement. Dieu le Tout-puissant dit: «Qu'ils pardonnent et absolvent. N'aimez-vous pas qu'Allah vous pardonne? Et Allah est Pardonneur et Miséricordieux!», (Coran: 24/22).
Apprenons l'acquisition du pardon:
Le verset nous a enseigné la méthode de l'acquisition du Pardon Divin, même si Dieu le Tout-puissant est, par Son Essence, Pardonneur et Miséricordieux, qui accorde à Ses serviteur le Pardon et la Miséricorde sans qu'ils en aient le mérite, mais le Tout-puissant les comble davantage de Sa Grâce et leur enseigne que s'ils veulent bénéficier davantage du pardon de Dieu le Tout-puissant, –tout être humain veut être pardonné par son Seigneur, car il n'y a personne douée d'intelligence qui est prêt à rencontrer Dieu le Tout-puissant en basant seulement sur ses œuvres sans la Grâce et la Bienfaisance de Dieu le Tout-puissant-, ils doivent faire preuve de miséricorde et de pardon dans leurs relations pour que cela soit un motif auprès de Dieu afin qu'Il leur accorde Son Pardon et Miséricordieux.
Et l'Imam Sajjad (que la paix soit sur lui) a exprimé cette notion à travers l'Invocation de Abi Hamza: «Ô Seigneur! Certes, Tu as fait descendre dans Ton Livre pour que nous pardonnions ce qui sont injustes à notre égard, et nous-même nous sommes injustes à notre égard, alors pardonne nous, car Tu en es plus Digne que nous, et Tu nous a ordonné de ne pas renvoyer de nos porte un quémandeur, et me voilà auprès de Toi pour Te quémander, alors ne me renvoie pas que par satisfaire à mon besoin»[2].
L'exemple de pardon et de tolérance:
L'Imam Sajjad (que la paix soit sur lui) a cristallisé ce verset dans son activité qu'il organisa dans la dernière nuit de chaque mois de Ramadan. Seyed Ibn Tâwuss a rapporté dans le livre intitulé "Al-Iqbâl" un récit rapporté de l'Imam Sadiq (que la paix soit sur lui) que l'Imam Sajjad (que la paix soit sur lui) achetait des esclaves (hommes et femmes) durant l'année, et les éduquait et leur enseignait la religion, et ne frappait pas ses esclaves s'ils commettaient des péchés, il écrivait seulement le péché dans un carnet en notant la date sans leur avoir infligé aucune punition. Et dans la dernière nuit du mois de Ramadan il les appelait et les regroupait autour de lui, et faisait sortir le carnet, et disait: Ô quidam! Tu avais fait ceci et cela, et je ne t'avais pas puni, est-ce que tu t'en souviens? Il disait: "oui, ô le fils du Messager de Dieu (que Dieu prie sur lui et sa sainte famille purifiée)", et il continuait ainsi jusqu'à la dernière personne, et ils avouaient tous.
Puis, il se mettait debout parmi eux en leur disant: hisser vos voix et dites: ô Ali Ibn Hussein ton Seigneur a compté tout ce que tu as fait comme tu as compté tout ce que nous avons fait, et Il a un carnet qui parle de toi la vérité, il n'omet rien grand ou petit fut-ce-t-il sans qu'il l'ait compté, et tu retrouves présent auprès de Lui tout ce que tu as fait, comme nous avons retrouvé présent auprès de toi de tout ce que nous avons fait. Alors pardonne-nous comme tu espères de Ton Seigneur d'être pardonné, pardonne-nous, et tu seras pardonné de lui tout en ayant Sa Miséricorde, et ton Seigneur ne commet point d'injustice à l'égard de personne, comme tu as un carnet qui parle de nous la vérité et qui n'omet rien petit ou grand fut ce-t-il de ce que nous avons fait sans qu'il l'ait compté.
Et il continuait cette pratique en se mettant debout parmi eux, et pleurant et prononçant le contenu de ce que nous avons mentionné de l'invocation de Abi Hamza. Puis il avançait vers leur direction en disant: je vous pardonne, est-ce que vous me pardonnez aussi? Ils disaient: nous te pardonnons, ô notre Maître! Tu nous a jamais fait du mal!
Et il leur disait: disez: "Ô Seigneur! Pardonne Ali Ibn al-Hussein comme il nous a pardonné, et mets-le à l'abri du Feu, comme il nous a mis à l'abri de servitude". Ils disaient cela. Ensuite il disait: "Ô Seigneur! Exauce, le Seigneur des univers! Alors partez, je vous ai pardonné, et je vous ai libéré de la servitude en espérant le Pardon de Dieu le Tout-puissant et me mettant à l'abri du Feu.
Et le jour de la fête à la suite de la fin du mois de Ramadan, ils les octroyait des cadeaux qui leur permettaient de vivre la fête dans l'honneur et la noblesse. Et chaque dernière nuit du mois de Ramadan, il libérait plus ou moins vingt (20) esclaves[3].
Des leçon de pardon et de tolérance:
Je dis qu'il y a beaucoup de leçons à tirer de ce récit, y compris:
L'humilité des Imams d'Ahl-ul-Bayt (que la paix soit sur eux), et la sublimité de leur éthique, et leur grandeur qui était au-dessus de la vengeance. Et également le récit nous permet de connaitre l'une des méthodes que l'Imam Sajjad (que la paix soit sur lui) avait usée pour propager les enseignements d'Ahl-ul-Bayt (que la paix soit sur eux), leurs mérites, leurs éthiques ainsi que l'injustice qu'ils ont subie, parce que ces esclaves se dispersaient dans le monde en transférant ce qu'ils voyaient de la conduite de l'Imam Sajjad (que la paix soit sur lui).
Tout cela sont des indications en résumé, et l'importance réside dans l'application de ce béni verset par cette pratique. C'est qu'en effet, l'Imam Sajjad (que la paix soit sur lui) pouvait effectuer cette action en cachette, entre lui et son Seigneur, et pardonnait celui qui lui faisait du mal, en demandant le Pardon de Dieu le Tout-puissant, mais l'Imam (que la paix soit sur lui) avait choisi d'effecteur son action en public dans le but dispenser des leçons aux autres afin que cette pratique fait l'objet de transfert de génération à génération. D'autant plus que (l'action accomplie au niveau du cœur consiste en une adoration, et le fait de traduire ce qui est dans le cœur en action s'agit d'une adoration également pour les membres du corps, et l'action accomplie par les membres du corps consiste également en une adoration, et ceci influence positivement le cœur d'une manière particulière en termes de douceur dont l'action seule au niveau du cœur ne peut pas réaliser, ce qui fait que cette action constitue une raison d'être d'une autre action, ainsi de suite jusqu'à l'abondance permanente, car les membres jouissent également de la lumière de l'action, et leur action laisse son empreinte dans le cœur en terme de lumière additionnelle à la lumière de son action)[4].
Et cette éducation correspond à ce que Dieu le Tout-puissant veut de nous ainsi que Son Messager (que Dieu prie sur lui et sa sainte famille purifiée) et les Imams Immaculés (que la paix soit sur eux). Car, il n'y a rien qui peut justifier la haine et la séparation entre les croyants, notamment entre ceux qui se partagent des liaisons parentales. Et aussi ce n'est pas logique que nous espérons la Satisfaction de Dieu le Tout-puissant en bénéficiant du voisinage de Ses Elus dans les Paradis, en même temps nous brions les liens de parenté et les liens de foi à cause d'une grotesque, d'une omission ou d'une outrance issues de notre frère, ou bien d'une dispute due à une affaire d'argent.
Le contexte du béni verset:
Ce qui attire l'attention c'est que le verset est révélé en contenant l'ordre de faire preuve de pardon et de miséricorde dans un contexte d'un grand crime commis par certains à l'encontre du Messager de Dieu (que Dieu prie sur lui et sa sainte famille purifiée), en l'occurrence une accusation de fornication portée sur sa femme Maria al-Qibtiya, en disant que la parentalité de son fils Ibrahim ne revient pas au Prophète (que Dieu prie sur lui et sa sainte famille purifiée), et ce fait historique est communément appelé "Hadith-ul-Ifk". Et malgré l'envergure du crime, à savoir une diffamation, il est le plus noble des créatures, le Sceau des Prophètes, la personnalité la plus importante de l'Etat, Dieu le Tout-puissant dit: «Ceux qui aiment que la turpitude se propage parmi les croyants auront un châtiment douloureux, ici-bas comme dans l'au-delà. Allah sait, et vous, vous ne savez pas», (Coran:24/19). Le Tout-puissant dit également: «Ceux qui lancent des accusations contre des femmes vertueuses, chastes [qui ne pensent même pas à commettre la turpitude] et croyantes sont maudits ici-bas comme dans l'au-delà; et ils auront un énorme châtiment».
Malgré tout cela le verset est révélé en contenant l'ordonnance de pardon et de tolérance, alors comment nous refusons de faire preuve de pardon et de miséricorde par rapport à des choses futiles auxquelles nous nous exposons dans notre vie.
[1] - des propos de Son Eminence le Référent Religieux al-Yacoubi (que Dieu lui accorde la longévité) tenus dans la Mosquée de Dîwânn Fatima Zahra (que la paix soit sur elle) au quartier al-Jami'a dans la ville sainte de Najaf en présence de jeunes et étudiants participants à l'organisation des dix dernières nuits du mois de Ramadan auprès de l'Emir des croyants (que la paix soit sur lui) dimanche le 29 Ramadan 1935 (27 juillet 2014).
[2] - Mafâtih-ul-Jinânn: 349, extrait de l'invocation de Abi Hamza ath-Thimâlî.
[3] - al-Murâqab$at lil-Malikî at-Tabrîzî: 199-200
[4] - idem, 202.