"Ainsi [Nous avons agi] pour écarter de lui le mal et la turpitude": Une leçon de la chasteté de Yusuf (Joseph) que la paix soit sur lui

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"Ainsi [Nous avons agi] pour écarter de lui le mal et la turpitude": Une leçon de la chasteté de Yusuf (Joseph) que la paix soit sur lui

 

Au Nom d'Allah, le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux

"Ainsi [Nous avons agi] pour écarter de lui le mal et la turpitude"

(Coran: 12/24).

Une leçon de la chasteté de Yusuf (Joseph) que la paix soit sur lui[1]

L'histoire du Noble et Véridique Prophète Yusuf (Joseph) que la paix soit sur lui est connue de vous dans la mesure où le Saint Coran l'a abordé comme nous en trouvons l'illustration dans ce verset dans lequel Dieu le Tout-puissant dit: «Ainsi [Nous avons agi] pour écarter de lui le mal et la turpitude. Il est certes un de nos serviteurs élus», (Coran: 12/24), à la suite du sauvetage providentiel à lui des intrigues de l'épouse du souverain de l'Egypte. Et le mot "turpitude" dans ce verset signifie la fornication, et le mot "mal" veut dire la détermination et la volonté de commettre la fornication avant de passer à l'action.

Et cet écartement [de lui le mal et la turpitude] est le résultat de l'exaucement de son invocation: «Et si Tu n'écartes pas de moi leur ruse, je pencherai vers elles et serai du nombre des ignorants [pécheurs]* Son Seigneur, l'exauça donc, et l'éloigna de lui leur ruse. C'est Lui, vraiment, qui est l'Audient et l'Omnipotent», (Coran:12/33-34).

 

(Pour le mal et la turpitude soient écartés de lui):

L'expression normale de cette situation s'agit de dire: "pour que nous écartions le mal et la turpitude", car les conditions de désobéissance portant sur la fornication furent présentes sans écartées, mais Dieu le Tout-puissant écarta de lui cette désobéissance et le protégea pour qu'il n'y soit pas tombé. En effet, cette infaillibilité fut activité par la main de la providence: la grande faveur divine.

Mais le Saint Coran a livré une description plus élevé, Dieu dit en effet: « [Nous avons agi] pour écarter de lui le mal et la turpitude», c’est-à-dire nous nous écarté de lui l'atmosphère de la désobéissance ainsi que ses préliminaires et motifs comme s'il ne s'expose jamais aux circonstances de la désobéissance; c'est qu'en effet il vit dans un autre monde, dans d'autres atmosphères différentes de celles de la désobéissance. C'est pourquoi cette description est plus complète, car c'est une atmosphère dans laquelle il ne s'expose pas à la désobéissance, et, ni avoir besoin de faire recours à l'affectation pour éviter et écarter le mal et la turpitude étant donné que c'est un endroit dépourvu de toute sorte de mals qui nécessite l'évitement.

 

l'exégèse du verset parlant du désir charnel qui aurait affecté Yusuf (Joseph) que la paix soit sur lui:

C'est de l'annulation complète de toute sorte d'influence qui aurait pu exercer sur Yusuf (Joseph) que la paix soit sur lui, ce qui reflète une scène inimaginable notamment dans une situation à laquelle Yusuf (que la paix soit sur lui) s'est exposé: «Or celle (Zulikha) qui l'avait reçu dans sa maison essaya de le séduire. Et elle ferma bien les portes et dit: "Viens, [je suis prête pour toi]"», (Coran: 12/23). C'est la raison pour laquelle certains commentateurs, croyants à l'infaillibilité de Yusuf (que la paix soit sur lui) n'ont aucun souci d'interpréter ce verset «Et elle le désira, et il l'aurai désirée n'eût été ce qu'il vit comme preuve évidente de son Seigneur», (Coran: 12/24), par une impulsion instinctive[2] de tout ce qui s'expose à une situation pareille. Ce qui veut dire que son instinct a répondu à la tentation du désir vu que les Prophètes (que la paix soit sur eux) sont des humains[3]; alors les instincts, les désirs, les penchants font partie de leurs trais psychologiques, ce qui fait que la réaction charnelle dans des pareilles situations découle des caractères psychologiques et naturelles qui définissent l'aspect abstrait de l'être humain, donc ce n'est pas volontaire comme le cas de celui qui est affamé face à la force de gravitation automatique de la nourriture. Cependant, Yusuf (Joseph) que la paix soit sur lui fit preuve de maitrise de soi, s'abstint de ce désire occasionné par son penchant psychologique, ce qui fait que cette pulsion ne s'éleva pas au niveau de la détermination et de volonté pour passer à l'action, voire même commettre l'irréparable s'il n'eût été pas ce qu'il vit comme preuve évidente de son Seigneur comme le béni verset l'a bien illustré. Donc, un tel exégèse ne va pas à l'encontre de l'infaillibilité.

Mais cette exégèse ne reflète pas le sens de ce verset pour plusieurs raisons:

1-Le désir ne comprend pas seulement la pulsion psychologique et naturelle, mais également l'intention et la détermination de passer à l'action, donc le désir s'attache à la détermination, de manière conditionnelle, qui le matérialise par une action. Et ceci ne correspond pas au statut de Yusuf (Joseph) que la paix soit sur lui, comme le livre "Mizânn" l'atteste: «Le désir est suivi toujours de l'intention à lui satisfaire, c’est-à-dire, c'est une tendance consciente vers quelque chose exprimant un sentiment qui s'articule autour d'un état insatisfait. Donc, le désir inclut toujours l'intention de passer à l'action par laquelle le désir se matérialise, comme celui qui désire de frapper un homme; se lève et effectuant une attaque contre lui. Le fait de se lever et effectuer une attaque exprime le désir qui l'anime pour frapper l'homme. Donc, la seule tendance naturelle et la pulsion charnelle, en tant que facteur psychologique naturelle chez l'humain, ne suffisent pas pour déclencher le désir, en sachant que le sens linguistique du mot "désir" est péjoratif, alors il n'est pas en conformité, dans des pareilles circonstances, avec le prestige d'un Noble Prophète. Donc, le penchant naturel n'est pas le désir». Donc, l'exégèse précédente qu'une grande partie des commentateurs a soutenue devraient s'inscrire impérativement dans la mise en évidence de l'infaillibilité de Yusuf (que la paix soit sur lui).

En outre, le désir ne signifie pas penchant charnel chez Yusuf au moment où il s'exposa à la ruse de Zulikha, contrairement à cette dernière qui fut animée par un désir charnel à l'égard de Yusuf (que la paix soit sur lui).

2- il n'y eut pas, en aucun cas, le désir. C’est-à-dire Yusuf (que la paix soit sur lui) ne fut pas animé par quelconque désir face à cette situation, donc d'où vient cette obligation de s'efforcer pour trouver une explication adéquate à son infaillibilité, parce qu'il vit la preuve évidente de son Seigneur, alors ne fut pas l'objet d'aucune tentation de désire quelconque. En réalité c'est une question linguistique, c’est-à-dire le problème s'article autour d'une question de sémantique propositionnelle dans le verset en question, on s'emploie la proposition principale avant la proposition subordonnée conditionnelle comme dans un autre verset similaire linguistiquement: «Pu s'en fallu qu'elle ne divulguât tout, si nous n'avions pas renforcé son cœur», (Coran: 28/10).

Et les grammairiens [en arabe] ont met en question un tel emploi étant donné qu'ils bannissent l'emploi de la proposition principale avant la proposition subordonnée conditionnelle si la conjonction de subordination conditionnelle qui introduit la condition est "Si + négation" [l'équivalent, en arabe, de conjonction "Lawlâ"] ou bien son équivalent utilisé dans un style soutenu ou littéraire pour introduire une subordonnée qui exprime une condition tels que "n'eût été" et "n'eussent été". Donc cette focalisation grammaticale a induit certains en erreur, d'autant plus les récits mensongers qui font l'objet de référence de certains. Or, le Saint Coran modélise les règles grammaticales du fait qu'Il demeure la source linguistique la plus authentique. De plus, on rapporte de l'Imam Ridha (que la paix soit sur lui), par Cheikh Sadduq dans le livre intitulé "al-Uyuunn", un récit dans lequel l'Imam (que la paix soit sur lui) livre une exégèse allant à l'encontre de cette tendance linguistique: al-Ma'munn dit à l'Imam (que la paix soit sur lui): ô fils du Messager de Dieu (que Dieu prie sur lui et sa sainte famille purifiée): "N'as-tu pas dit que les Prophètes sont infaillibles? Il (que la paix soit sur lui) dit: "Oui", il dit: "Alors explique-moi cette parole de Dieu le Tout-puissant: «Et elle le désira. Et Il l'aurait désiré n'eût été ce qu'il vit comme preuve évidente de son Seigneurs», et l'Imam Ridha (que la paix soit sur lui) dit: "Elle le désira, et n'eût été ce qu'il vit comme preuve évidente de son Seigneur, il l'aurait désiré, mais il fut infaillible, et l'infaillible ne désire pas le péché et n'en commet pas"[4].

Je dis: il est évident que le second désire (concernant Yusuf que la paix soit sur lui) n'eut pas lieu[5] puisqu'il représente dans le verset la proposition subordonnée conditionnelle introduite par la conjonction "Lawla" (si+négation):

a-    Les deux "désirs" en séparation dans une même phrase met le second une proposition subordonné conditionnelle; ce qui veut dire s'il y avait eu un réveil de désir chez Yusuf (que la paix soit sur lui), on n'aurait eu pas besoin de séparation entre les deux. Et l'emploi de la proposition principale en premier consiste en la description de la situation qui met en exergue que toutes les causes étaient au rendez-vous n'eut été la Grâce Providentielle, d'autant plus la suavité de l'expression qui juxtapose les deux mots (désir).

b-   L'expression (il l'aurait désiré) si elle n'est pas la proposition principale, la conjonction "Lawla" (si+négation) demeure sans réponse (c’est-à-dire pas de proposition principale), et si on dit que la proposition principale est une supposition mise en relief par une expression précédente, nous dirons que la supposition va à l'encontre des règles, puisque la supposition d'une proposition principale, dans une telle phrase propositionnelle, avance un paradoxe dans la mesure  où l'expression précédente (il l'aurait désiré) confirme le désir, et sa supposition donc dans la proposition principale de la conjonction "Lawla" (si+négation) le met au négatif.  

3- donc cette explication reflète qu'il n'y eut même pas la pulsion psychologique en fonction de l'instinct naturel. Cependant, la non-réaction instinctive chez Yusuf (que la paix soit sur lui) ne découle pas d'une carence biologique, psychologique ou physiologique, mais de deux choses minimum:

a-    Il désira son Seigneur, se trempa dans Son Amour; ne vit d'autre que Lui, le Tout-puissant, ni la femme devant lui ni d'autre. La dissolution de Yusuf (que la paix soit sur lui) dans l'amour de Son Seigneur et son évanescence en Lui sont incomparables à l'attraction de la beauté de Yusuf (que la paix soit sur) qui séduisit les femmes jusqu'à ce qu'elles aient coupé leurs mains. Alors, Yusuf (que la paix soit sur lui) est au-dessus d'être dans un état d'ahurissement occasionné par la femme ou autre chose au point qu'il perd la tête par affolement. En fait, il ne dit même pas: "Je m'éloigne de toi en cherchant refuge auprès de Dieu", mais il dit: "Le refuge est auprès de Dieu", à la différence de l'expression de la Sainte Marie (que la paix soit sur elle) lorsqu'elle s'exposa à la présence d'un Ange en forme humaine: «Elle dit: "Je me refuse contre toi auprès du Tout Miséricordieux! Si tu es pieux, [ne m'approche point]», (Coran: 19:19).

«Il trempa dans l'amour de son Seigneur, fut dévoué à Lui, ce qui purifia son âme et son cœur de sorte qu'il n'y eut aucune place que celle de son Seigneur. Il fut dans un ermitage [spirituel] avec son Seigneur, vit Sa Beauté et Sa Magnificence»[6].

B- les instincts et les plaisirs se déclenchent souvent à travers l'embellissement du Satan, et si la force de l'embellissement de Satan est retirée, ses plaisirs se détachent de la cause principale qui l'anime malgré son existence chez l'être humain. Même Satan lui-même a voué qu'il ne peut rien faire contre les dévots, Dieu le Tout-puissant dit en effet: «"Par Ta Puissance! Dit [Satan]. Je les séduirai assurément tous* Sauf Tes serviteurs élus parmi eux», (Coran: 38/82-83). Et Dieu le Tout-puissant dit à propos de Yusuf (que la paix soit sur lui): «Il était certes un de Nos serviteurs élus», (Coran: 12/24). Il est donc mis à l'abri de l'embellissement satanique, en conséquence son instincts et ses désirs ne s'activent pas vers le péché étant donné que l'embellissement est inexistant.

De plus, la disponibilité des facteurs qui lui permettent de s'écarter toute sorte de souillure, en l'occurrence la preuve évidente de son Seigneur, comme l'affamé qui ne désire pas de manger au moment de la peur, de la stresse, et de l'occupation. C'est qu'en effet les instincts ont besoin de stimulus, tel que l'embellissement, et de l'absence de facteur du désintéressement. Et dans le cas de Yusuf (que la paix soit sur lui), on constate l'absence de stimulus et la présence de facteur du désintéressement, alors il est impossible de sombrer dans un péché charnel par l'activation d'une pulsion instinctive.

 

La mise à l'abri de la pression des plaisirs et tentations:

La protection contre la pression des plaisirs et tentations, et la liberté à l'égard de leur captivité, ainsi que de l'influence de leurs stimulus nécessite de prendre en compte des choses que Yusuf (que la paix soit sur lui) mentionna: «Il dit: "Le refuge est auprès de Dieu! C'est mon Maître qui m'a accordé un bon asile. Vraiment les injustes ne réussissent pas», (Coran: 12/24). C'est la raison pour laquelle il ne tomba pas dans la ruse de Zulikha vu qu'il fut infaillible. Et on rapporte d'un hadith: «La preuve évidente de son Seigneur fut la Prophéties»[7].

a-    Chercher le refuge auprès de la forteresse providentielle: car l'être humain est incapable, tout seul, de surmonter les épreuves faciles, voire les plus difficiles, mais il appelle à la rescousse de Dieu le Tout-puissant, puisqu'il n'y a point d'astuce et de force hormis l'asphère divine. Et cette notion se reflète dans l'invocation matinale de l'Emir des croyants, Ali Ibn Abi Taleb (que la paix soit sur): «Si Ton Aide me fait défaut lors du combat contre l'âme et le diable, Ta Défection me jette là où se trouvent la fatigue et la misères».

b-   Sa certitude de son état de serviteur et de propriété appartenant à Dieu le Tout-puissant, en conséquence il n'est absolument propriétaire de rien en dehors de la Volonté de Dieu, «il ne dit pas: "Je n'exécute pas ce que tu m'ordonnes", il ne dit pas: "Je ne commets pas ceci", encore moins: "Je me réfugie auprès de Dieu contre toi etc.", car il évita d'accorder à une créature le monopole d'astuce et de force au point qu'il commit l'association par l'ignorance»[8].

c-    Prêter attention aux innombrables grandes faveurs de Dieu le Tout-puissant, ainsi que le soin et l'éducation providentielle perpétuelle, «C'est mon Maître qui m'a accordé un bon asile», (Coran : 12/23), depuis sa naissance et son enfance sous le toit de son père Yacouba (Jacob) que la paix soit sur lui, ainsi que son transfert à l'Egypte, son adaptation dans le Palais du Souverain de l'Egypte, la faveur divine accordé en son profit en termes de savoir et de sagesse et innombrables d'autres faveurs, «Yusuf (que la paix soit sur lui) fut bourré de sens et noyé de l'âme dans le témoignage des Grâces cachées de son Seigneur, et se vit sous l'ombre de l'Autorité de Dieu le Tout-puissant ayant été enchanté de Belle Création qui nécessite en retour la reconnaissance»[9].

d-   Prendre en conscience le mauvais sort du fornicateur dans ce monde ici-bas et dans l'Au-delà, «Vraiment les injustes ne réussissent pas», (Coran: 12/23), et cette action (céder à la tentation et à la ruse de Zulikha) consiste en un grand péché et une désobéissance à Dieu le Tout-puissant, constituant un acte d'ingratitude à l'encontre du Souverain de l'Egypte qui lui accorda l'honneur.

La preuve évidente de son Seigneur:  

Ces choses présentes dans l'âme de Yusuf (que la paix soit sur lui) et reflétant dans son cœur consistent en la preuve évidente de son Seigneur qui brille en lui avec toute évidence; donc ne penche pas sur la désobéissance, «Et elle le désira. Et il l'aurai désirée n'eût été ce qu'il vit comme preuve évidente de son Seigneur». Alors n'eût été la présence de la preuve patente de son Seigneur, il aurait tombé dans le péché à cause d'un désir charnel vu que les conditions contraignantes dans une pareille situation furent présentes; c'est par-là que la proposition principale de la conjonction "Lawla" se place en premier avant la proposition subordonnée conditionnelle dans le but de mettre en relief que tous les stimulus de désobéissance furent présents, ce qui fait que n'eût été par la preuve évidente de son Seigneur, il aurait péché, mais Yusuf (que la paix soit sur lui) fut dans la sphère de son Seigneur au plus haut degré de la certitude, et le précédent hadith de l'Imam Ridha (que la paix soit sur lui) l'atteste.

Dans une telle atmosphère remplie de certitude comme les propos de l'Emir des croyants, l'Imam Ali Ibn Abi Taleb (que la paix soit sur lui), «Je n'ai jamais vu une chose sans que voie Dieu avant, après, avec et en cette chose»[10], comment peut-on imaginer que Yusuf (que la paix soit sur lui) fut mordu d'un désir quelconque dû au penchant instinctif naturel. C'est qu'en effet, ceci nécessite la disponibilité de stimulus et l'absence de facteur du désintéressement.

 

Le faillible est-il capable d'atteindre le niveau de chasteté de Yusuf (que la paix soit sur lui)?

La question porte sur la capacité du faillible d'arriver au niveau de la chasteté de Yusuf (que la paix soit sur lui) et du soin providentiel qui le berça. La réponse est affirmative à condition de prendre en conscience les choses déjà mentionnées, Dieu le Tout-puissant dit en effet: «Ceux qui pratiquent la piété, lorsqu'une suggestion du Diable les touche se rappellent [du châtiment d'Allah]: et les voilà devenus clairvoyants», (Coran: 07/201). Et "ils se rappellent" dans ce verset veut dire qu'ils adoptent les choses que Dieu le Tout-puissant a mentionnées pour Yusuf (que la paix soit sur lui), ce qui constitue le contenu de la preuve évidente de son Seigneur qu'il vit. Et Dieu le Tout-puissant dit: «Il n'a aucun pouvoir sur ceux qui croient et qui placent leur confiance en leur Seigneur», (Coran: 16/99). Car, le croyant dévot se rappelle de son Seigneur le Bienfaiteur en son faveur, vivant sous l'ombre de Sa Grâce, tout en sachant le mauvais sort réservé à celui qui s'éloigne du Tout-puissant. Alors, cette preuve évidente lui accorde le coup de pouce au moment où il s'expose aux épreuves. Et cette preuve évidente augmente davantage en fonction de l'accomplissement des actes d'obéissances utiles, surtout, au moment des épreuves difficiles, comme celui qui épargne son argent pour des moments de crise financière, Dieu le Tout-puissant dit en effet: «Ô vous qui croyez! Si vous craignez Allah, Il vous accordera la faculté de discerner (entre le mal et le bien)», (Coran: 08/29).

Et l'expérience en atteste vu que certains racontent leur déclination à des pareilles tentations et ruses sans avoir senti aucun désir qui aurait constitué de stimulus pour qu'il ait sombré dans le péché. Et cette posture ne résulte pas d'une faiblesse libidinale, mais du fait que le Satan est enchainé; en conséquence il ne lui embellisse pas la désobéissance, et l'âme, toute seule sans l'embellissement satanique, ne passe pas à l'action.

Et en ce qui concerne l'embellissement satanique, nous en trouvons l'illustration dans un cas familier, par exemple un homme n'étant pas animé d'aucune sensation libidinale à l'égard de son épouse, même s'ils se marient tout fraîchement, mais il tombe sous le charme d'une autre femme moins belle, charmante, douce, et romantique que sa femme. Alors qu'est-ce qui explique ce paradoxe tendanciel? La réponse se situe dans l'embellissement satanique qui façonne la seconde situation, alors que la première en est dépourvu dans le but de faire tomber l'être humain dans la désobéissance, détruisant son béni foyer familial dont aucune entité similaire n'est construite dans l'islam.

Cependant, il est important de signaler que l'aspect doctrinal tout seul ne suffit pas s'il n'est pas mis en pratique par l'action, et Dieu le Tout-puissant met en exergue la raison du mérite de Yusuf (que la paix soit sur lui) par rapport à ces sublimes degrés: «C'est ainsi que  nous récompensons les bienfaisants», (Coran: 12/22). Et Dieu le Tout-puissant met l'accent sur la règle générale qui statue qu'une telle privilège n'est pas exclusive seulement aux infaillible «Certes, Allah est avec ceux qui [L'] ont craint avec piété et ceux qui sont bienfaiteurs», (Coran: 12/128).



[1] - Propos de Son Eminence le Référent Religieux al-Yacoubi (que Dieu le Tout-puissant lui accorde la longévité) à l'occasion d'une rencontre avec un grand rassemblement d'étudiants qui passaient les dix derniers du mois de Ramadan dans la ville sainte de Najaf, lundi le 26 Ramadan 1436 de l'Hégire (13 juillet 2015).

[2] - cette position a caractérisé la tendance de plusieurs commentateurs tels que Seyed Mortada, "Tanzîh-ul-Anbiya: 78". Cheikh Tussi, "at-Tibyânn: 121/16". Ibn Idriss, "Muntakhab-ut-Tibyânn: 22/2-23". At-Barsi, "Majmah-ul-Bayânn: tome 5-354/6". Al-Majlissi, "Bihâr-ul- Anwâr: 332/12". Al-Mulâ As-Sadr, "Tafssîr-ul-Qor'ân-ul-Karîm: 119/1 et 167/6-268". Al-Baydâwi, "Zilâl-ul-Qor'ânn".

[3] - Dieu le Tout-puissant dit: «Dis: "J'en fait un être humain comme vous. Il m'a été révélé», (Coran: 18/110). «Leurs messagers leur dirent "Certes, nous ne sommes que des humains comme vous. Mais Allah favorise qui Il veut parmi Ses serviteurs», (Coran: 14/11).

[4] - Uyuunu Akhbâr Ridha (que la paix soit sur lui, Partie: Majlissu Aakhar lil-Ridha (que la paix soit sur lui) Inda Ma'munn fî Ismat-il-Anbiyâ.

[5] - l'épouse du souverain avoua que c'est elle qui s'intéressa à lui et pas le contraire « J'ai essayé de le séduire mais il s'en défendit fermement», (Coran: 12/32).

[6] - al-Mizânn Fî Tafssîr-il-Qor'ânn: 131/11, et Seyed Tabatabâ'î s'en réfère à al-Zamakhcharî dans son livre "Al-Kachaf".

[7] - Bihâr-ul-Anwâr: 12/335.

[8] - Bihâr-u-Anwâr: 335/12.

[9] - Al-Mizânn: 123/11.

[10] - Tafssîr-ul-Mawâhib-ul-Wâhib, 2:36. Et aussi dans le livre Al-Yaqînn: 49/1.