Lettre au président de la république française (M. Jacques Chirac), avant son approbation de la décision d’interdire le hijab (le voile) dans les écoles officielles
Lettre au président de la république française (M. Jacques Chirac),
avant son approbation de la décision d’interdire le hijab (le voile)
A la date du 11 décembre 2003 (16 shawwal 1424), la commission spéciale du gouvernement a achevé l’étude du phénomène du « hijab islamique » dans les écoles françaises. Elle proposa d’interdire les symboles religieux, dont le hijab islamique. Pour noyer la question, il fut également recommandé d’interdire la kippa juive et les croix de grande taille que portent des chrétiens. Elle recommanda d’intégrer les fêtes musulmanes et juives aux fêtes officielles, et ne pas se contenter des fêtes chrétiennes.
Nous exprimons ici notre regret pour ce genre de recommandations, avec l’espoir que le président de la république refuse de les adopter, afin qu’elles n’acquièrent pas un caractère décisif, pour les raisons suivantes :
1 – ce genre de décision est opposé aux droits de l’homme, qui garantissent la liberté d’expression des croyances, et la liberté d’action en fonction des exigences de ces croyances, tant qu’elles ne nuisent pas aux intérêts nationaux. Alors que les Etats de l’Occident, dont la France, se vantent de respecter les droits de l’homme, ce genre de décisions vient dévoiler le mensonge de ces allégations, et montrent le vrai visage des régimes occidentaux, qui piétinent toutes les lois humaines et divines, lorsqu’il s’agit de satisfaire sa vision étroite de ses intérêts.
2 – le « hijab islamique » n’est pas seulement un symbole religieux, comme la croix ou la kippa juive, pour qu’ils soient tous associés dans une seule décision qui autorise cependant les croix de petite taille et quelques autres symboles juifs. Le hijab est un rite appartenant à un système entier dans la vie de la femme musulmane, car il signifie respecter un comportement propre et chaste, dépourvu de trahison et de péché et qui se refuse à la corruption et à la déviation des hautes valeurs morales islamiques, significations que ne portent ni la croix ni la kippa.
Nous considérons que le port du hijab est le signe distinctif de la femme engagée envers la loi islamique. Si elle le porte, cela signifie qu’elle est entièrement engagée, et dans les moindres détails, envers la loi islamique. Cette comparaison est incorrecte.
3 – Le hijab est une part importante et nécessaire de l’entité de la femme musulmane, elle ne peut s’en défaire, quel qu’en soit le prix, même au prix de sa propre vie. Ce genre de décision poussera les femmes musulmanes à abandonner la scolarité, et non le hijab, ce qui signifie les priver d’un droit essentiel dans la vie, qui est l’enseignement.
4 – La sainte Marie, mère de Jésus, fut une femme chaste et pure, adorant Dieu le Très-Haut. Elle n’avait pas ôté son hijab et n’était pas exposée à la vue des hommes. Elle aurait été la première à refuser ce genre de décisions.
5 – la laïcité adoptée par le système de gouvernement dans les pays occidentaux, qu’ils ont pris en prétexte pour ce genre de comportements, considérant que le port des signes religieux est contraire à la laïcité. Mais cette laïcité signifie la séparation de la religion de la politique, et en aucun cas, elle ne signifie l’opposition ou l’hostilité à la religion. Ceci est une néfaste application de la laïcité, qu’ils veulent faire adopter par les peuples croyants.
6 – L’occident a récemment pris conscience que le seul remède aux maladies corporelles comme le Sida, ou sociales, comme le suicide et la criminalité, consiste à consolider les valeurs spirituelles et à bâtir des valeurs morales élevées, et le hijab contribue à cette éducation.
Je réitère mon espoir que le gouvernement français n’approuve pas ces recommandations, et laisse aux gens la liberté d’exprimer leurs croyances religieuses, d’autant plus que pour les peuples, la France est considérée comme un pays ayant une longue histoire civilisationnelle, où la révolution française tint une grande place. Ne contribuez pas à troubler cette vision.
Louanges à Dieu, le Seigneur des mondes, et prières de Dieu sur Ses serviteurs qu’Il a choisis.
Mohamad Al-Ya’qubi
17 shawwal, 1424