L’humanité et son besoin de Ali bin Abi Talib :la voix de la justice humaine
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L’humanité et son besoin de Ali bin Abi Talib :la voix de la justice humaine([1])
Qui se tient derrière le conflit des civilisations :
L’idée du conflit des civilisations s’est élaborée au sein des gouvernements arrogants de l’occident, depuis la disparition de l’Union soviétique et l’apparition des signes de son démantèlement, la puissance qui leur tenait tête. Parce que leur idéologie est basée sur la présence ou l’existence d’un ennemi réel ou virtuel, il leur faut convaincre leurs peuples de leur politique agressive et opposée aux droits humains les plus élémentaires, de la poursuite de leur appropriation des biens des peuples, et de leur expansion et enrichissement au détriment de la privation des autres - politique qui semblerait justifiée en apparence dans le but d’affronter cet ennemi inventé - afin que leurs nations les approuvent et soient trompées par leurs mensonges.
Ils ont donc forgé l’illusion à leurs peuples que le nouvel ennemi était l’islam et ont exagéré sa gravité, ont amplifié la mise en garde contre lui et la nécessité de l’affronter. Le sionisme mondial attise cette vision, ne voulant pas le rapprochement entre les deux mondes, chrétien et musulman, considéré comme une menace. Sa préoccupation fut de susciter une hostilité entre les deux parties pour les séparer, étant la seule partie vouant une hostilité farouche aux musulmans et à l’islam. Car il n’y en a pas entre les musulmans et les chrétiens, en tant que musulmans et chrétiens, comme Dieu, le Très-Haut, a dit :
[لَتَجِدَنَّ أَشَدَّ النَّاسِ عَدَاوَةً لِّلَّذِينَ آمَنُواْ الْيَهُودَ وَالَّذِينَ أَشْرَكُواْ وَلَتَجِدَنَّ أَقْرَبَهُمْ مَّوَدَّةً لِّلَّذِينَ آمَنُواْ الَّذِينَ قَالُوَاْ إِنَّا نَصَارَى ذَلِكَ بِأَنَّ مِنْهُمْ قِسِّيسِينَ وَرُهْبَاناً وَأَنَّهُمْ لاَ يَسْتَكْبِرُونَ](المائدة:82).
« Tu constateras sûrement que ceux qui nourrissent la haine la plus violente contre les musulmans sont les juifs et les païens, et ceux qui sont les plus disposés à sympathiser avec les musulmans sont les hommes qui disent : « nous sommes des chrétiens ». Cela tient à ce que ces derniers ont parmi eux des prêtres et des moines et à ce qu’ils ne font pas montre d’orgueil. » (La Table, 5 : 82)
instaurer la dépendance et l’exploitation :
Il est regrettable que les deux parties aient écarté cette vérité et se soient égarés dans les conflits. Je vois cependant les prémisses d’une prise de conscience dans les deux mondes, musulman et chrétien, de ce complot sioniste. Ils ont réalisé que le rapprochement entre les deux civilisations est possible, et même proche, ce conflit n’ayant aucune justification. Cette prise de conscience est confirmée par un sondage d’opinion auprès de la population européenne, où une majorité a répondu que l’entité sioniste est la source d’inquiétude et le premier terrorisme dans le monde. Ceci s’ajoute au fait que plus d’une province en Belgique et au Canada ont voté pour rompre leurs relations avec cette entité.
Les arrogants ont essayé d’imposer leur domination sur le monde, et notamment sur l’Est musulman, qui jouit de biens immenses et de positions stratégiques représentant les artères principales de leurs intérêts. Ils ont alors adopté le concept de mondialisation, espérant que le monde entier pense, marche, bouge et vive comme ils le désirent. C’est toujours la logique des arrogants, comme le rappelle le saint Coran à propos de Pharaon :
[مَا أُرِيكُمْ إِلا مَا أَرَى] (غافر:29)
« Ce que je vous propose est le meilleur parti à prendre, à mon avis » (Le Pardonneur, 40 : 29)
[أَلَيْسَ لِي مُلْكُ مِصْرَ وَهَذِهِ الأَنْهَارُ تَجْرِي مِن تَحْتِي أَفَلا تُبْصِرُونَ] (الزخرف:51)
« Ne suis-je pas le maître absolu du royaume d’Egypte avec tous ces canaux d’eau qui coulent à mes pieds ? » (L’ornement, 43 : 51)
Personne n’a le droit de s’opposer à eux ou de quitter leur cercle d’intérêts et de pouvoir. Tout le malheur s’abattra sur quiconque le tente ! Ils ont utilisé pour cela une énorme machine militaire qui s’abat sur quiconque se révolte, et des institutions économiques qui engloutissent tout pays et le noient dans les dettes et les inflations. Ce dernier ne peut en échapper et restera dans leur giron, n’ayant aucune volonté indépendance. Ils nous ont exporté leur maigre culture, nous ont construit des symboles ridicules en vue de suivre leurs exemples et d’être influencés par eux, au niveau de la pensée, du comportement et du régime, après qu’ils se soient inventé un halo d’admiration et d’éblouissement, à cause de leur supériorité scientifique et technologique. Ils ont essayé d’en faire les fondements d’une dépendance idéologique, morale et sociale, en nous dépouillant de toute la puissance que nous possédons dans ces aspects, qu’ils nous jalousent, mais qu’ils veulent nous faire abandonner.
L’orientation civilisationnelle
A partir de là, nos intellectuels doivent adopter plusieurs mesures :
1 – l’ouverture des deux civilisations l’une sur l’autre, pour connaître la vérité de chacune d’elles, ses constituants, ses buts, ses mécanismes et autres, ce qui représente un grand pas et une importante introduction à la rencontre.
2 – Exposer des exemples entiers de nos symboles, en étudiant leur biographie, l’analysant et soulignant les aspects de leur grandeur. Ils sont nombreux, par la grâce divine. Le premier et la plus parfaite des créations est Muhammad le messager de Dieu (PSL), et le commandant des croyants Ali b. Abi Talib (paix sur lui), le frère et l’âme sœur du messager de Dieu, et les imams purs et leurs fidèles compagnons. Car la nature humaine tend à être influencée par les grands symboles réputés et à suivre leur voie. Le noble Coran a souligné l’importance de cette manière d’éduquer, qui est de suivre les exemples parfaits. Dieu le Très-Haut a dit :
[لَقَدْ كَانَ لَكُمْ فِي رَسُولِ اللَّهِ أُسْوَةٌ حَسَنَةٌ لِّمَن كَانَ يَرْجُو اللَّهَ وَالْيَوْمَ الآخِرَ] (الأحزاب:21)
« Vous avez dans le prophète de Dieu un si bel exemple pour celui qui espère en Dieu et au Jugement dernier » (Les Coalisés, 33 : 21)
Si nous n’offrons pas aux gens ce genre d’exemples, ils iront imiter des exemples minables comme les sportifs ou les artistes, etc..
3 – Parfaire le langage du discours et du dialogue avec autrui, comprendre les issues adéquates à sa raison, son cœur et son âme. Il n’est pas approprié d’expliquer à l’européen, plongé dans le matériel, que la cause de la révolution menée par l’imam al-Hussayn (paix sur lui) conre Yazid était due au fait que ce dernier buvait le vin, forniquait avec les membres de sa famille et jouait du tambour, et qu’une personnalité comme al-Hussayn ne pouvait se soumettre à un tel individu. Car l’interlocuteur n’y verra pas de problèmes, puisque le but de sa vie est de jouir par ces objets : le sexe, le vin et la musique. Il trouverait la révolte d’al-Hussayn injustifiée. Mais si Yazid est montré comme ayant assassiné une personne honnête, et ayant confisqué les libertés et dérobé les finances publiques pour les dépenser au gré de son plaisir, la justification de la révolution sera claire et suscitera l’admiration.
Ces idées que nous avons exposées ont été rassemblées par le professeur George Jaradaq dans son ouvrage (la voix de la justice humaine). Ce professeur chrétien a fait connaissance avec l’une des plus prestigieuses personnalités de l’islam, forgée par le message. Elle fut un de ses miracles, comme le Coran, d’où la citation : « Le Coran est avec Ali et Ali avec le Coran ». Il vécut à l’ombre de cette personnalité bénie et il en fut inspiré. Dans un style délié et une pensée en harmonie avec le goût de sa génération, ayant écrit il y a plus de 50 ans (1956) à propos des droits de l’homme, comme la liberté, la justice et la révolte contre l’oppression, et à propos du génie, de la beauté et des principes, il nous présenta, grâce à une analyse originale dans le genre littéraire des biographies, un prototype parfait que l’humanité doit prendre en exemple, en s’illuminant de sa lumière pour réaliser entièrement son humanité, et afin que s’instaure la justice et que les gens vivent dans le bonheur. Dieu est capable de tout !
([1]) Introduction rédigée par son excellence l’ayatollah sheikh Al-Ya’qubi pour le livre : « Ali b. Abi Tlib, voix de la justice humaine » de Georges Jardaq, avant sa publication en langue anglaise.